Vivre en Australie : l’expérience Au Pair

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Occuper des enfants de tous les âges avec des activités ludiques, fait partie du rôle de la personne Au Pair ©Lucie Guerra

Cet article a été réalisé dans le cadre d’une série de « j’ai testé pour vous » des Masters 1 de l’EDJ.

Chaque année, des dizaines de jeunes partent à l’étranger pour effectuer un séjour en tant qu’Au Pair. Efficace pour voyager à petit prix, tout en pratiquant une langue vivante, le concept séduit. En Australie, cette pratique se répand et de nombreux européens tentent l’aventure de l’autre côté du globe, prêts à vivre un véritable choc culturel.

L’Australie, ses animaux exotiques, ses plages qui s’étendent à perte de vue et ses surfeurs prêts à prendre chaque vague que leur offre l’océan. Cette destination fait rêver plus d’un européen et attire chaque année des jeunes pour y devenir « Au Pair ». Pour Emma Depuy, fille Au Pair à Brisbane depuis trois ans, « c’était un rêve depuis toute petite ». Le concept : être nourri, logé et parfois payé par la famille d’accueil en échange de s’occuper des enfants et de prendre en charge quelques tâches ménagères.

Vivre au cœur d’une famille australienne

Arriver seul, chez des personnes encore inconnues et dans un nouveau pays, peut sembler être le challenge d’une vie. Une sorte d’accomplissement après avoir passé des heures à chercher une famille via des agences ou les réseaux sociaux, à avoir eu des entretiens, et à avoir été confronté aux difficultés administratives pour entrer sur le continent.

Les premiers jours sont décisifs : le courant va-t-il bien passer avec les enfants et avec les parents ? Va-t-il y avoir ce sentiment de faire partie de la famille ou, au contraire, d’être de trop ? Puis le temps passe, et l’adaptation se fait. L’éducation très détendue, « à l’australienne », choque de moins en moins. La routine des enfants, étonnante au début, devient familière. « Le rythme scolaire m’a perturbée, ils commencent super tôt. Ils se lèvent à 4h du matin pour faire des activités extrascolaires mais qui sont comme des options proposées par l’école, et ils en ont également à la fin de la journée », explique Emma. Dans les établissements scolaires, privés pour la plupart, pas de cantine. Pour la jeune femme, ce fut une grande surprise, « il fallait préparer des lunchs pour le midi et ils ne mangent qu’un sandwich et un fruit. C’était assez choquant parce qu’en France, j’avais l’habitude de manger des gros déjeuners avec des pâtes ou du riz ».  Le rythme des journées, où le soleil se couche à 16h30 en plein mois de juillet, parait normal. « A 19h30, les enfants sont couchés et tous les feux de la maison sont éteints. C’était un peu bizarre au début ! », précise l’Au Pair.

Quand l’acclimatation s’est enfin faite, et que l’expérience est positive, elle peut même devenir forte émotionnellement. Les parents d’accueil deviennent des amis jusqu’à, parfois, devenir une famille de cœur. « On a tissé des liens, j’ai vraiment l’impression de faire partie de la famille et je sais que si un jour j’ai un problème, ils seront là pour m’épauler », ajoute Emma. 

Faire face à véritable choc culturel

Un matin classique pour les surfeurs de Coolangatta ©Lucie Guerra

S’adapter au mode de vie d’une famille d’accueil est une chose, prendre les habitudes d’un pays situé à 14 000 kilomètres de la France en est une autre. Les chocs culturels, petits ou grands, peuvent parfois paraitre anodins mais sont nombreux. La barrière de la langue est souvent le principal bouleversement rencontré en tant qu’Au Pair. « Au début je ne parlais pas du tout anglais », explique Emma, « avec l’accent australien qui est difficile à comprendre, c’était vraiment dur ». Pourtant, rares sont les locaux qui s’énerveraient face à des problèmes de compréhension. La mentalité naturellement calme et détendue, favorise une atmosphère chaleureuse et amicale qui invite à la discussion. Et pour cause, jamais un aussie ne dira bonjour sans ajouter « How y’a going? » (Comment vas-tu ?).

Parmi les chocs culturels, on retrouve les animaux locaux tels que le kangourou, présents en liberté dans tout le pays ©Lucie Guerra

D’autres différences plus subtiles mais tout aussi surprenantes, entrent également en jeu. La monnaie n’est pas la même. Le dollar australien est de rigueur. Ici, pas d’équivalents aux pièces d’un ou deux centimes, les prix sont arrondis. En ce qui concerne le cadre de vie et les paysages, encore un fois tout diffère. La faune et la flore sont d’une richesse inestimable et de nombreux lieux et espèces sont protégées. « Même après trois ans, je trouve toujours ce pays paradisiaque », reconnait Emma. Les forêts sont comparables à des jungles de palmiers, tandis que les oiseaux ne ressemblent en rien aux pigeons, corbeaux et pie connus en Europe. Sur la côte est, ce sont les Kookaburras et leur cri similaire à celui du singe, ainsi que les Bush turkeys (Dindes des buissons), qui dominent. Enfin, bien qu’il soit cliché, le surf est partout. Sport national emblématique, il est pratiqué par tout le monde, qu’importent l’âge et la météo. Sous un soleil de plomb avec 38 degrés ou sous un ciel un peu couvert, enfants, adultes et personnes âgées courent, planche à la main, dans l’espoir d’attraper les meilleures vagues.

« On apprend à grandir »

Lors d’une expérience à l’étranger comme celle-ci, choc culturel va de pair avec évolution personnelle. Comme l’explique Emma, « en étant au pair, on apprend beaucoup sur soi-même, sur comment se débrouiller dans un environnement nouveau, avec un langage qu’on ne connait pas forcément en arrivant dans le pays. On est livrés à nous-mêmes, on apprend à grandir ». S’ouvrir à une telle aventure, c’est choisir de se lancer un nouveau défi et accepter de se découvrir soi-même. Bien plus qu’un simple séjour de baby-sitting à l’autre bout du monde, ce sont des souvenirs et des moments qui restent gravés pour toujours. « Être Au Pair, je recommande à 100%. C’est génial pour rencontrer d’autres cultures, pour sortir de sa zone de confort, pour voir que la vie ce n’est pas souvent ce qu’on pense et qu’il y a pleins de choses à voir », conclut la jeune femme.

Entrer dans un pays qui mesure 14 fois la taille de la France
 
Pays excentré de tous les autres, les règles pour entrer en Australie sont strictes. Le visa est la première étape obligatoire dans ce processus. Deux options sont possibles : le visa de travail (Working Holiday Visa) qui permet aux personnes entre 18 et 30 ans de venir travailler dans le pays pendant 12 mois, ou le visa eVisitor qui autorise des séjours de trois mois. Une fois choisi, il est nécessaire de donner ses dates précises d’arrivée et de départ, de fournir une preuve de vaccination contre la polio, d’absence de symptômes de tuberculose, ainsi que d’envoyer son casier judiciaire vierge. Si le Gouvernement australien approuve la demande, le visa se rattache électroniquement au passeport.
 
La deuxième étape est de remplir la Incoming Passenger Card (Carte des passagers entrants). Des informations telles que le nom, la nationalité, l’adresse de résidence dans le pays, le numéro de vol, la durée de séjour ou encore des questions de santé y sont demandées. Cette carte est généralement fournie par les membres du personnel de l’avion.

*Ce travail a fait l’objet d’une vérification juridique et éditoriale par Léna Peguet.*

Lucie Guerra