Inaugurée le samedi 1er décembre, cela fait maintenant plus de 10 jours que Totor domine le rond-point du commandant Gérôme à Cimiez. Du haut de ses trois mètres, ce chien géant en polystyrène a été plébiscité par le maire de Nice. Mais cette statue, crée par l’artiste niçois Stéphane Bolongaro est loin de plaire à tout le monde.
En effet, peu de monde était présent lors de son inauguration en décembre. Au carrefour des quartiers de Cimiez, le temps est aujourd’hui pluvieux et les gens ne sont que de passage dans les rues. Mais dans les commerces, ce Jack Russell à masque orange continue à faire parler de lui.
Pour certains d’entre eux, le chien reste tout de même inoffensif : « Il ne mord personne pour l’instant », plaisante Corine, l’une des responsables de l’agence Grand Bleu Immobilier, en face du rond-point. Remplaçant un olivier, ce chien aux couleurs vives plait surtout pour son originalité, son dynamisme : « L’olivier donnait un air triste au quartier. Appuyé sur son arbre, Totor rend beaucoup mieux et embellit le paysage », affirme Maude, l’autre responsable de l’agence. Les deux femmes sont même tristes que l’emplacement du chien ne soit pas encore définitif. A La Poste, une jeune mère et son enfant montrent un certain enthousiasme : « Je passe tous les jours devant la statue pour me rendre au travail et cela égaie mon quotidien. », déclare Marine, infermière à la Clinique Saint Georges. Son fils Arthur adore lui-aussi cette statue : « C’est comme dans les dessins animés ! J’aimerais avoir le même mais en vrai », ajoute-t-il.
Tandis qu’une minorité trouvent à Totor un air sympathique, d’autres se posent des questions sur la présence d’une telle statue. Beaucoup sont contrariés et ne comprennent pas pourquoi le maire a décidé de la placer ici. « Je préfère largement l’arbre de Noël juste en face. », souligne Nadia, gérante du bar/tabac La Coupe d’Argent. Soutenue par quelques clients, elle ajoute que la statue de Totor est insolite. A Lou Pistou primeurs, Michael le responsable rejoint l’avis du tabac : « C’est clairement ridicule. Le chien est moche et ne rentre pas du tout dans le décor. Il ne représente rien dans le quartier et n’a pas de symbole. », conclut-il. La position de la statue a aussi un impact important pour les habitants du rond-point. « Le matin, les gens se réveillent et voient un drôle de chien à leurs fenêtres », affirme Claire, gérante du salon Duo Coiffure. Perturbés, ses clients se plaignent de cette œuvre contemporaine. Totor ne représente pas le quartier selon eux : « On m’a dit plus de mal que de bien. Ils auraient mis Garfield à la place, ça aurait été pareil », assure la coiffeuse. Elle ajoute qu’une écriture de l’artiste Ben aurait été plus simple et appropriée à ce quartier qui se rajeunit. Le côté puéril ne plait pas à tout le monde. Heureusement pour certains, la statue n’est exposée que pendant trois mois. Cette période d’essai laisse le temps aux commerçants mécontents de s’exprimer.
Marie-Camille Lamercy