Un Noël sans sa famille

0
2027
60 % d’étudiants étrangers à fêter Noël loin de leur famille chaque année. / Pixabay

Dans une poignée de jours, la grande majorité du monde fêtera Noël. Si l’heure est à la préparation pour de nombreuses familles, certains s’apprêtent à passer les fêtes loin de leurs proches. Reportage à Paris avec un étudiant étranger.

« Passer Noël loin de sa famille et de ses amis d’enfance, cela demande beaucoup d’efforts pour moi, c’est difficile ». Dans son logement de 12 m² à Paris, Benoît, Camerounais de 25 ans et fervent catholique, s’apprête à passer son troisième Noël loin de ses parents. Ce matin-là, sa voix tremble d’émotion lorsqu’il raconte ses souvenirs du pays. Avec ses amis du quartier, il passait dans toutes les maisons du quartier pour le passage du Père Noël. « On avait un groupe musical dont j’étais le chef d’orchestre. Tout cela me manque ». Né dans une famille de cinq enfants, le jeune Benoît est venu en Europe dans l’objectif de réaliser son projet professionnel : devenir expert en communication. Arrivé en France en 2017, cet étudiant camerounais poursuit ses études d’Information-Communication à l’Université Paris 8.

Le manque des traditions

Noël ! Fête familiale par excellence. Période conviviale, pendant laquelle des familles se retrouvent pour partager un repas festif tous ensemble. Même si le Camerounais s’est fait de nouveaux amis dans l’Hexagone, la chaleur humaine de son pays lui manque. Comme il est de tradition dans toutes les familles catholiques africaines, le Réveillon est un moment sacré. « Nous avons l’habitude avec mes frères, mes sœurs et mes parents d’aller à la messe de minuit (le minuit chrétien). Avec mes potes de Paris, ce n’est pas la même ambiance », dit-il, avant d’ajouter « à la fin de la messe, je me retrouve seul chez moi parce que mes amis retournent fêter Noël en famille ».

La nostalgie de son pays

Contrairement aux pays européens, la fête de Noël se célèbre sous diverses formes en Afrique. Au Cameroun ou au Bénin par exemple, Noël est aussi appelé « la fête du Kaléta » (patrimoine culturel africain). Composés d’adultes et d’enfants déguisés en clown, les Kalétas sont considérés comme les animateurs phares de Noël. Benoît se souvient encore des costumes de pailles dont il s’accoutrait à l’époque où il participait à ce festival au Cameroun. « On exécutait des chansons populaires de Noël ! Je me déguisais en Kaléta dix fois dans le mois de décembre, c’était très joyeux », se souvient l’étudiant avec émotion, avant de continuer : « Même le repas de Noël que je partageais avec ma famille était spécial, mais depuis trois ans c’est fini et j’ai la nostalgie de mon pays ». Avoir l’envie pressante de fêter Noël avec les personnes les plus chères que l’on aime, recevoir et offrir des cadeaux, sortir boire un verre avec ses amis d’enfance, voilà ce qu’il y a de plus beau pour passer une fête de Noël réussie. Et c’est de cela que rêve le Camerounais. Comme Benoît, ils sont près de 60 % d’étudiants étrangers à fêter Noël loin de leur famille chaque année.