Elle est infirmière de nuit et militante écologiste le jour. Depuis l’été 2018, Paméla Marchand commercialise en duo du charbon Binchotan sur internet. Importé du Japon, ce produit a la capacité d’absorber les mauvaises particules contenues dans l’eau du robinet. Grâce à ce simple bâton, la Vallaurienne espère réduire la consommation de bouteilles en plastique.
Le charbon Binchotan… Ça fonctionne comment, exactement ?
C’est très simple : il suffit de le placer au fond de sa carafe. Huit heures après, toutes les particules toxiques sont absorbées et vous pouvez boire une eau saine, sans mauvais goût et sans traces chimiques. Le charbon est issu du chêne vert, au Japon.
Justement, vous avez prouvé grâce à des analyses en laboratoire que le Binchotan n’est pas radioactif. Pourquoi ?
Parce que les consommateurs sont méfiants. Après la catastrophe de Fukushima, beaucoup pensent que ce qui provient de la terre au Japon est encore radioactif. Alors, nous avons effectué un test dans un laboratoire français indépendant et nous avons publié les résultats négatifs.
Est-ce-que cela a augmenté le nombre de clients ?
Je ne sais pas si c’est exclusivement grâce aux analyses, mais l’entreprise est en pleine expansion ! Il faut dire que mon nouveau collaborateur, Laurent, m’aide beaucoup. C’est lui qui a refait tout l’esthétique du site pour qu’il soit plus professionnel. Désormais, j’ai l’impression d’avoir une vraie boutique en ligne. Pour autant, nous avons tous les deux notre métier à côté car nous ne pouvons pas encore vivre à 100% du Binchotan.
Du coup… Chez vous, on ne trouve aucune bouteille en plastique ?
Oh que non ! Un bâton de 20 grammes permet d’éviter l’utilisation de 365 bouteilles d’eau en plastique d’un litre et demi. Je pense que le calcul parle pour lui-même.
Et vous fabriquez même vos propres savons, pas vrai ?
Oui, je fais tous mes cosmétiques. Crèmes hydratantes, baumes de soin… Même mes produits ménagers y passent ! En réalité, c’est très rapide. Je peux réaliser 2 kilos de savon en trente minutes. C’est surtout le temps de séchage qui est long (un mois, ndlr), mais je m’assure d’en avoir toujours d’avance pour ne jamais en manquer.
Quel a été le déclic de votre engagement écologique ?
J’ai décidé de créer mes propres savons parce que ma fille Eléna fait de l’eczéma depuis sa naissance. J’avais essayé tout un tas de produits du commerce et j’étais effrayée par les listes d’ingrédients à rallonge et les noms imprononçables de certains cosmétiques que j’utilisais. Alors, j’ai fabriqué un savon surgas à 12%, composé d’huiles végétales bio. Résultat : ma fille ne fait plus d’eczéma.
Que faut-il faire pour donner envie aux autres de faire des petits gestes quotidiens pour la planète ?
Je pense que les gens ont besoin d’être sensibilisés et accompagnés. Nous avons été élevés dans un monde où le plastique est partout et on ne se rend pas forcément compte que ça pollue. On entend partout la question de la protection de l’environnement, mais la plupart d’entre nous ignore comment s’y prendre concrètement…
« Faire du bien à la planète », ça veut dire quoi pour vous ?
Je dirais que c’est être bienveillant à l’égard de la planète, respecter l’environnement en faisant le nécessaire pour ne pas polluer. En étant maman, je me dis que les efforts que nous faisons serviront aux générations futures et ça me motive.
Émilie Moulin