Ce vendredi, le Stade Niçois n’est encore une fois pas passé loin de réaliser un énorme coup dans la course au maintin. Devant au score à deux minutes de la fin, les hommes d’Alexandre Compan ont fini par céder à Provence Rugby (33-30).
Alexandre Compan avait dit en avant match que le Stade Niçois n’allait pas à Aix-en-Provence pour « faire de la figuration ». Et il avait raison. Mauricio Reggiardo, entraîneur adverse, craignait cette équipe azuréenne. Et il n’avait pas tort. Une nouvelle fois, Nice avait la victoire en main mais elle a fini par lui filer entre les doigts. Entre frustration et satisfaction, il est dur de savoir si les Niçois ont récupéré un point de bonus défensif essentiel dans la course au maintien ou s’ils en ont perdu trois encore une fois (après Dax et Montauban).
Une entame compliquée
Le Stade Niçois a du mal à rentrer dans son match. Romain Riguet envoie une pénaltouche en ballon mort (3e) et Paul Auradou rate une pénalité à sa portée (9e). Dix minutes plus tard, le tableau des scores affiche 15-0 pour Provence Rugby. Les Azuréens sont pris par la vitesse de la surface synthétique et des trois-quarts aixois. Dans le même temps, David Odiete est obligé de laisser sa place à Thibault Dufau (blessure musculaire). Jules Solinas glisse à l’aile, un poste qu’il n’a occupé qu’une seule fois cette saison (face à Valence Romans).
Mais à leur habitude, les hommes d’Alexandre Compan ne laissent pas tomber. Ramiha Smiler perce et transmet à Thibault Dufau à l’intérieur. Romain Riguet transforme (15-7, 30e). À la pause, les Provençaux mènent 20 à 7 grâce à un essai d’Eto Bainivalu. Les Niçois écopent d’une double peine avec un carton jaune contre Alban Conduché (faute cynique). Pourtant, Alexandre Compan s’estime heureux de n’être mené « que » de treize points : « On s’en sort bien. On s’est dit dans les vestiaires qu’on n’est qu’à 20-7. On voulait mettre en place quelque chose stratégiquement. La deuxième mi-temps nous donne raison. »
Réaction immédiate
En deuxième période, les Azuréens vont montrer un tout autre visage. Ils profitent d’abord d’un cadeau des locaux pour réduire l’écart. Suite à une mauvaise passe de Jules Plisson, Julius Nostadt tente de reprendre de la vitesse avec une passe à l’aveugle interceptée par Solinas (20-14, 42e). D’habitude en difficulté en entame de seconde mi-temps, les Niçois passent la vitesse supérieure et reviennent à un petit point grâce au doublé de Thibault Dufau (20-19, 50e). Cette fois-ci, la double peine est pour les Aixois avec un carton jaune contre Nadir Bouhedjeur suite à un plaquage tête contre tête avec Andrzej Charlat.
Pendant cette supériorité numérique, Nice n’arrive pas à passer le cap et se met à la faute trop facilement. Provence Rugby reste devant au score grâce au pied de Jules Plisson (26-25, 61e). Cinq minutes plus tard vient sûrement le tournant du match. Sur un jeu au pied de pression de Jules Solinas, Adrien Lapègue crie « marque » mais Joris Simon envoie un énorme plaquage qui fait gicler la balle. Louis Suaud poursuit au pied et aplatit. La vidéo révèle qu’il n’est pas possible de faire un arrêt de volée si le jeu au pied est contré, ce qui était le cas. L’essai est accordé par Stéphane Coulon à la surprise générale (26-30, 67e).
« Ils ont l’esprit maintien »
Malheureusement, les matchs à l’extérieur se suivent et se ressemblent pour le Stade Niçois. Après Dax et Montauban, une troisième potentielle victoire à l’extérieur leur échappe. Acculés dans leurs 22 mètres, les hommes d’Alexandre Compan finissent par céder suite à un énième ballon porté aixois. Le stade Maurice-David exulte, les têtes niçoises se baissent. La dernière opportunité sur le renvoi ne donnera rien. Le promu azuréen reste lanterne rouge de Pro D2, à la grande surprise du coach adverse Mauricio Reggiardo : « C’est une équipe qui a beaucoup de cœur, qui ne lâche rien. Les mecs s’y filent et y laissent la santé. Je comprends pas pourquoi ils ne jouent pas comme ça à la maison. Mais c’est une équipe qui a l’esprit maintien ». Et cet esprit, les hommes d’Alexandre Compan devront l’avoir ce vendredi 6 décembre dans un match crucial face à Nevers au stade Marcel-Volot.
Bastien Rague