Ce vendredi 9 décembre, la Coupe d’Europe de rugby à XV reprend ses droits. Une édition qui marque l’entrée pour la première fois d’équipes non-européennes dans la compétition, alors que certains championnats rencontrent des difficultés.
C’est une grande première dans l’histoire du rugby continental. Des franchises extraeuropéennes vont découvrir ce qui se fait de mieux sur le Vieux Continent. Une situation qui s’explique par l’intégration des équipes sud-africaines dans l’ancienne ligue celte. Un championnat qui regroupait irlandais, écossais, gallois et italiens. Dans une compétition qui s’appelle désormais le United Rugby Championship. La saison dernière, pour la première édition, trois clubs ont réussi à se qualifier : les Stormers, les Bulls et les Sharks. Le club du Cap est le champion en titre. Les Stormers ont mis fin à la domination hégémonique du Leinster, vainqueur sur les quatre dernières années avant 2022. Au programme pour eux, un long déplacement à Clermont. Les Bulls se montrent eux aussi ambitieux. Et ce, par la voix de leur ailier international springboks, Kurt-Lee Andrese, qui a déclaré à l’EPCR, « avoir à cœur d’être compétitif ». Les sharks de Durban semblent être actuellement l’équipe la moins en forme, avec seulement une neuvième place au classement de l’URC. Mais la franchise va enregistrer un retour massif d’internationaux, surtout devant. Avec le talonneur Mbonambi, mais surtout avec le deuxième ligne champion du monde, Eben Ezebeth et le capitaine des springboks, Siya Kolisi. L’équipe pourra aussi s’appuyer sur l’expérience de Yannick Bru dans le staff. L’ancien manager de Bayonne, a gagné la coupe d’Europe à la fois en tant que joueur et qu’entraîneur avec le stade toulousain.
Des Britanniques en plein doute
De l’autre côté de la Manche, l’heure n’est pas aux réjouissances. En Angleterre, les difficultés économiques post-Covid se font fortement ressentir. Et deux clubs ont d’ores et déjà mis la clé sous la porte. Worcester, et plus surprenant encore les London Wasps, bastion historique du rugby anglais, avec six titres nationaux et deux coupes d’Europe. Le durcissement du salary cap provoque aussi un exode des internationaux. Exeter en est l’exemple le plus important. L’équipe de Devon va perdre, à la fin de la saison, Luke Cowan Dickie, mais surtout son joyau Sam Simmonds, meilleur joueur de Premiership en 2021, en partance pour Montpellier, afin d’entrer dans le nouveau cap. Dans le marasme anglais actuel, la bonne nouvelle vient du retour des Saracens, triple vainqueurs, deux ans après leur relégation administrative. Le rugby gallois est aussi à la peine. La fédération qui gère les provinces réfléchit de plus à supprimer une franchise pour limiter les pertes financière. Sur le plan sportif, ces équipes ne sont plus qualifiées pour les phases finales. Sur les quatre dernières éditions, seuls les Scarlets de Llanelli ont atteint les huitièmes. Il ne faudra donc pas trop compter sur eux cette saison. Surtout que leur seul représentant, les Ospreys, vont rencontrer le champion de France, Montpellier, et d’Angleterre, Leicester.
Une hégémonie française et irlandaise à confirmer
Lors des dernières éditions, les clubs français et irlandais ont marqué de leur empreinte la Champions Cup. Le Stade toulousain et le Stade rochelais ont été sacrés tout comme le Leinster. Sur les deux dernières éditions, ces nations étaient surreprésentées en demi-finale. Ce seront huit clubs qui représenteront l’hexagone et trois franchises pour l’île verte. Le champion de France, Montpellier, a hérité d’une phase de poule plutôt favorable. Ils vont rencontrer les Gallois des Ospreys, qui sont à la peine depuis plusieurs années, et les Anglais des London Irish, actuel dernier de Premiership. Les autres chances françaises reposent aussi La Rochelle, tenant du titre, qui devra faire face au Nord-Irlandais de l’Ulster et à Nothampton. Sur le Stade toulousain, qui retrouvera encore un gros morceau, avec le munster qu’ils avaient affronté en quart de finale, lors d’un match haletant. Le Racing 92, fait office d’outsider dans une compétition qui compte beaucoup pour leur président, Jacky Lorenzetti. Les Franciliens auront fort à faire avec une double confrontation contre l’un des favoris de la compétition : le Leinster, leur bourreau en finale en 2018. Les Irlandais, eux, sont sûrs de leurs forces, pour une compétition qui est leur principal objectif chaque année, dont la finale de cette édition au lieu à Dublin. Cette année encore, ces deux nations devraient se partager le trophée, à moins que les Saracens viennent s’immiscer dans la lutte.
Kellian Dubois
*Ce travail a fait l’objet d’une vérification juridique et éditoriale par Adrien Roche*