Revue des candidats à la présidentielle

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À un an de la présidentielle, une liste de candidats commence à se dessiner. ©Flickr/Hugo Romani

Après la récente officialisation de la candidature de Xavier Bertrand aux prochaines élections présidentielles, la course à l’Élysée est bel est bien lancée.

• Ils sont officiellement déclarés

Le renouvellement politique, voulu par Emmanuel Macron, se traduit-il dans les faits ? La liste des candidats déclarés offre un élément de réponse sans appel. Six prétendants, déjà sur la ligne de départ en 2017, renouvellent leurs velléités.

François Asselineau s’est lancé dans la course depuis deux ans. Mais son actualité judiciaire pourrait l’empêcher de se présenter aux Français. Des anciens collaborateurs du président de l’Union Populaire Républicaine l’accuse en effet d' »harcèlement et agression sexuelle ». Aux dernières présidentielles, le candidat du Frexit avait alors obtenu 0,92% des suffrages.

Nicolas Dupont-Aignan semble en à peine meilleure posture. Bénéficiaire de 4,70% des voix en 2017, le représentant de Debout la France déplore la défection d’une soixantaine de militants depuis décembre. Pour se faire une place dans l’espace entre les Républicains et le Rassemblement National, le maire de Yerres devra sans doute laver une image ternie par son soutien à Marine Le Pen au second tour des dernières élections.

Le moral ne parait pas plus au beau fixe pour Jean-Luc Mélenchon. Le leader de la France Insoumise ne bénéficie plus de l’état de grâce, qui l’avait porté à la quatrième place et à un remarquable score de 19,58% (meilleur score pour la gauche hors PS depuis 48 ans). Entre polémiques et querelles politiques sur fond d’union de la gauche, de nombreuses embûches attendent l’ancien sénateur.

Les enquêtes d’opinions sont en revanche bien plus favorables à Marine Le Pen. La candidate du Rassemblement National souhaite continuer l’entreprise de « dédiabolisation » pour remporter l’élection présidentielle. Sa stratégie ? Débarquer des personnalités de la droite parlementaire (Thierry Mariani, Jean-Paul Garraud) mais aussi de la gauche (Andrea Kotarac, ancien conseiller départemental des insoumis). Une ombre au tableau toutefois : la performance, unanimement reconnue comme ratée, lors du débat de second tour contre Emmanuel Macron, reste dans toutes les têtes. Les grandes pontes du RN ne pardonneraient pas un nouvel échec de leur représentante.

Candidate en 2012 et 2017, Nathalie Arthaud propose une troisième fois son bulletin. La porte-parole de Lutte Ouvrière ne se fait guère d’illusions. Son objectif paraît davantage social que politique. Avec 0,64% lors de la précédente échéance, la professeure d’économie ne connaît pas la même réussite que sa prédécesseure Arlette Laguiller.

Jean Lassalle sollicite également les suffrages des Français, pour la deuxième fois. Le maire de Lourdios-Ichères avait atteint les 1,21% en 2017. Son mouvement de centre-droit, Résistons ! prône l’indépendance de la France.

Outre les anciens candidats, de nouvelles personnalités souhaitent présenter leur projet aux Français.
Les suiveurs assidus de la politique connaissent sans doute Jean-Frédéric Poisson. Le président de Via, la voie du peuple était en effet candidat aux primaires de la droite et du centre lors de la précédente élection, sans succès. Après une tentative de rapprochement avec Nicolas Dupont-Aignan, le chrétien-démocrate se lance comme cavalier seul.

Hadama Traoré a, lui aussi, déjà proposé sa candidature. Lors des européennes de 2019, le porte-parole des banlieues obtient 0,01% des voix (3 084 votes très exactement). Difficile de déterminer, en l’état, son potentiel électoral.

Joachim Son-Forget, député et ancien de la République en Marche, interroge. Phénomène des réseaux sociaux (où il a déclenché de nombreuses polémiques), le franco-kosovar apparait davantage comme une curiosité médiatique qu’un candidat sérieux à l’Élysée.

Xavier Bertrand demeure le dernier espoir de la droite. Président de la région Haut-de-France, l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy semble le mieux placé pour éviter le duel annoncé Macron- Le Pen. Mais la tâche s’annonce ardue. L’ancien agent d’assurances a quitté les Républicains en 2017. Voir son ancien parti présenter un candidat face à lui reste une hypothèse plausible. De plus, Xavier Bertrand exclut toute participation à une primaire de la droite. Une façon de couper avec son ancienne famille politique. Cela ne vous rappelle pas quelqu’un ?

• Ils ne leur restent plus que quelques détails à régler

Pour Fabien Roussel, ce n’est plus qu’une question de semaines. Le secrétaire national du Parti Communiste Français doit attendre le vote des militants début mai. Les communistes avaient soutenu Jean-Luc Mélenchon en 2012 et 2017. Depuis, les relations avec l’insoumis paraissent plus tendues. De quoi peut être tenter une aventure en solitaire.

Le vote des militants sera déterminant dans le choix du candidat d’Europe Écologie Les Verts. Mais une figure se dégage nettement : Yannick Jadot. L’Eurodéputé a conduit la liste écologiste lors de la franche réussite des Verts lors des européennes de 2019 (13,48%). Pour officialiser sa présence parmi les candidats finaux, l’ancien représentant de Greenpeace devra remporter la primaire écologiste en septembre, réunissant EELV mais aussi Génération.s, Génération Écologie, Cap Écologie ou encore le Mouvement des Progressistes. Sa popularité fait de lui l’immense favori face à Éric Piolle et Sandrine Rousseau.

• Il y a de fortes chances de le voir sur la ligne de départ

Pour Emmanuel Macron, l’élection de 2022 n’apparait pas comme la préoccupation immédiate. Le Président de la République, mobilisé dans la lutte contre le Covid-19, l’annonce à qui veut l’entendre. Pourtant, impossible d’imaginer le fondateur de La République En Marche être absent de la ligne de départ. Sera-t-il capable de recréer l’engouement de 2017 ? Les derniers sondages laissent penser que l’état de grâce est terminé.

• Les outsiders

Dans une ligne politique similaire à celle de Xavier Bertrand, Valérie Pécresse apparaît comme un recours possible à droite. Une victoire aux régionales en Ile-de-France légitimerait son éventuelle présence à la présidentielle.

Le Parti Socialiste ne manque pas d’options. D’abord en interne, Anne Hidalgo séduit. La maire de Paris demeure sybilline quant à un éventuel engagement, souhaitant « prendre sa part » au scrutin, sans en dire plus. Arnaud Montebourg et Christiane Taubira n’ont ni parti politique, ni velléités clairement affirmées. Pourtant, leurs candidatures sont vivement souhaitées, respectivement par les souverainistes et par la gauche.

Quid d’une candidature hors des partis ? L’hypothèse parait peu vraisemblable mais les médias proposent plusieurs noms. Une partie de la droite identitaire et conservatrice rêve secrètement de voir Éric Zemmour endosser le costume de candidat. Le polémiste entretient encore le flou. Sa présence, peu probable, à l’élection semble toutefois plus plausible que celle de Cyril Hanouna. L’idée prête à sourire, mais en interne, plusieurs proches du Président de la République verrait d’un mauvais oeil une démarche politique du trublion de C8.

En revanche, d’autres personnalités ont d’ores et déjà exclu une candidature. Citons les anciens présidents Nicolas Sarkozy et François Hollande ou les ex-candidats Jacques Cheminade, Philippe Poutou ou Olivier Besancenot.

Le futur président de la République se trouve-t-il dans cette liste de noms ? Sans doute pourrait-on penser. Mais la rocambolesque élection de 2017 nous a appris que rien n’est joué avant le dépouillement.