Depuis ce vendredi, les utilisateurs chinois munis de téléphone Apple ne pourront plus accéder aux applications WhatsApp et Threads. La Chine évoque des soucis de sécurité. Mais depuis la création d’Internet, la Chine met en place une censure de nombreux outils en ligne.
Ce vendredi, Apple a annoncé que les utilisateurs de ses appareils en Chine ne pourraient plus avoir accès à WhatsApp et Threads. L’État chinois invoque des “préoccupations en matière de sécurité nationale ». Mais la Chine n’en est pas à son coup d’essai en matière de censure sur Internet : l’espace numérique chinois n’est pas du tout similaire à celui de la France.
Aucun réseau social ni plateforme de contenu étrangers
Dans son processus d’aseptisation du web, la Chine a tout bonnement bloqué un grand nombre d’outils. WhatsApp et Threads sont par exemple devenus inaccessibles pour les utilisateurs d’appareils Apple. Plus globalement, l’ensemble des produits Google (YouTube, moteur de recherche Google) sont également bannis. Les réseaux sociaux sont aussi tous censurés : Instagram, Facebook, Twitter, Snapchat, LinkedIn et toutes les plateformes de discussion (Messenger, Skype, Telegram ou Signal) sont inaccessibles pour les Chinois. Enfin, les plateformes de contenu comme Netflix, Twitch et Spotify sont indisponibles. À la place de tous ces sites, une page d’erreur apparaît, pour tous les utilisateurs qui se connectent depuis la Chine.
Des alternatives made in China
À la place de toutes ces applications censurées, la Chine a créé des applications alternatives, conçues en Chine, comme WeChat (à la place de WhatsApp) et Weibo (à la place Threads). Une sorte d’Internet chinois en vase clos, sous très haute surveillance, qui isole le pays du reste du monde.
Les Chinois surveillés en permanence
En plus du verrouillage de nombreuses applications et sites internet, la Chine a mis en place une surveillance constante des contenus postés sur les outils restants. De puissants algorithmes permettent ainsi le contrôle des images, textes et sons postés chaque jour et censurent les opinions divergentes ou jugées illégales par le régime communiste en place. Selon Ouest France, une expérience menée en 2014 montre que “sur 1 200 messages postés par des internautes en Chine, un peu plus de 40% ont été bloqués par des outils de censure automatique”.
Les messages non filtrés par les algorithmes sont ensuite revérifiés par une équipe de censeurs, créée dans les années 90. Selon Le Figaro, ils étaient 40 000 censeurs en 2010, mais certains chercheurs estiment ce chiffre sous-évalué aujourd’hui, en l’estimant à près de 2 millions.
De faibles moyens de contournement
Pour les Chinois, il n’y a que peu de moyens de contourner cette censure mise en place par le régime. Certains utilisent des VPN (des programmes qui permettent de leurrer la surveillance en faisant croire que la connexion ne vient pas de Chine). Mais l’utilisation de cet outil est interdite en Chine depuis 2009, sous peine de prison.
Sur les réseaux sociaux, certains internautes ont mis en place un système de langage codé pour contourner les algorithmes.
Hugo Petitjean