Avec la montée des eaux, de nombreuses villes pourraient être englouties, et ce, dès le siècle prochain. Il est donc urgent de trouver des solutions pour les futurs réfugiés climatiques. L’ONU soutient le projet Oceanix, ville flottante autonome.
Des plate-formes flottantes autonomes et autosuffisantes, c’est l’idée novatrice de la société Océanix, conçue par un cabinet d’architecte danois, Bjarke Ingels. Ce projet déjà très avancé est soutenu par ONU-Habitat, le programme des Nations unies dont le but est de fournir des abris pour tous, dans un esprit de développement durable. Bjarke Ingels a présenté une maquette le 3 avril dernier lors d’une table ronde au siège de l’ONU, à New-York. « Ce n’est pas que de la théorie, ce n’est pas utopique ! », explique Marc Collins, le PDG d’Oceanix.
Énergie solaire et éolienne, récupération de l’eau de pluie ou désalinisation de l’eau de mer, maisons en bois et en bambou, tout est fait pour que la « ville » n’ait besoin d’aucune aide extérieure. Chaque module sera construit et amarré grâce au biorock, sorte de corail très solide, qui pousse très vite grâce à l’accrétion minérale électrolytique.
(explications à retrouver ici : fr.wikipedia.org/wiki/Accrétion_minérale_électrolytique)
Des modules de 15 000 m²
Chaque composante, de forme hexagonale, fera l’équivalent de deux terrains de foot, et les immeubles feront sept étages au maximum, pour ne pas prendre de risques en cas d’ouragan. 300 personnes pourront y vivre. Les plate-formes seront reliées les unes aux autres pour former des villages (6 îlots), puis des villes (6 villages).
Les transports privilégiés sont les bateaux et les vélos électriques, il n’est pas question de voitures ni de camions, la ville se veut non-polluante, elle recyclera même ses déchets. Pour les livraisons, il faudra compter sur un drone. Quelques îlots seront réservés à l’agriculture, mais la nourriture sera surtout assurée par des fermes marines, autour des modules. Pour optimiser l’espace, la plupart des livres seraient rassemblés dans une bibliothèque, les citoyens partageraient leurs outils, etc.
Un prototype d’Oceanix City pourrait être créé sur l’East River, à New-York. Mais pour l’instant, on ne connaît ni le coût ni le financement. Et de nombreux détails doivent encore être affinés pour que cette étude puisse être réalisable. Ce n’est pas le premier projet de ville flottante, à Tahiti par exemple, où le projet a démarré en 2017, ou encore Dubaï et sa « Venise flottante », prévue pour 2020.
Une solution urgente
Deux milliards de personnes vivent sur les côtes, et sont donc menacées par la montée des eaux et par les ouragans. Autant de réfugiés climatiques potentiels, qu’il va falloir reloger avant qu’il ne soit trop tard. Des grandes villes comme Hong-Kong, Rio de Janeiro ou New-York sont concernées. Avec les dérèglements climatiques, les océans pourraient voir leur niveau augmenter d’un peu moins d’un mètre d’ici 2100. Tout dépend des efforts faits pour limiter les émissions de gaz à effet de serre et la hausse des températures, et de la bonne volonté des pays les plus pollueurs. Dans tous les cas, d’ici quelques siècles, il y a fort à parier que beaucoup d’archipels auront disparu, il faut d’ores et déjà mettre en place des solutions, comme ces villes flottantes.
Tout le projet est à retrouver ici : https://big.dk/#projects-sfc