Pro D2 : le Stade Niçois renoue avec la victoire au terme d’un match fou  

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Nice n’avait plus gagné depuis le 18 octobre 2024, hier soir, Marcel-Volot a de nouveau connu cette joie © Enzo Puren

Quinze matchs après, Nice a retrouvé le chemin de la victoire ce vendredi soir contre Agen (31-29). Au terme d’un match à rebondissements, le promu signe un succès honorifique mais qui réchauffe les cœurs. Pour les Lot-et-Garonnais, le maintien est loin d’être assuré

Il est de ces nuits qui n’en finissent pas, ou que l’on aimerait ne jamais voir finir. Cette nuit du vendredi 7 mars 2025 sera sans doute l’une d’entre elles pour les proches du Stade Niçois. Victorieux d’Agen (31-29), au terme d’un match fou, les Aigles ont mis fin à une série de 15 matchs sans victoire en Pro D2. « C’est rare [de gagner, ndlr] » plaisantait Alexandre Compan, manager général des Rouge et Noir, après le match, avant de poursuivre : « Je suis très fier de ce groupe. Ça ne reste qu’une victoire, mais, dans notre contexte, ça me rend très heureux. » Une victoire qui s’est dessinée dans les derniers instants. 

Un Stade Niçois pragmatique

Après un début de match équilibré, les Azuréens frappent en premier par Baptiste Lafond à la suite d’un beau mouvement collectif (5-0, 9’). L’essai n’est pas transformé, mais c’est bien la lanterne rouge qui ouvre le score à Marcel-Volot. Agen tente de réagir mais ne trouve pas la solution au contraire des Azuréens. Pragmatiques, les locaux sanctionnent les fautes lot-et-garonnaises en première mi-temps. Flavio Asquini, titulaire à l’ouverture pour la première fois de la saison, inscrit trois pénalités (14-0, 36e)

Sur cette dernière pénalité, les visiteurs se retrouvent même à 14 avec l’exclusion temporaire de Vincent Farré, coupable d’un plaquage haut sur le talonneur Sacha Idoumi (35e). C’est en infériorité numérique que le SUA réagit. Sur la sirène, John Madigan réduit la marque sous les perches. Billy Searle transforme. Nice encaisse un essai à un moment charnière mais est devant à la pause (14-7, 40e).

À l’image de Jules Solinas, les Niçois ont maîtrisé le ballon face aux Lot-et-Garonnais © Enzo Puren

Nice craque à l’heure de jeu…

Au retour des vestiaires, les Aigles frappent à nouveau par Jordan Taufua, entré à la pause à la place du troisième ligne Ramiha Smiler. Après une belle percée de Christiaan Erasmus, le Samoan s’écroule dans l’en-but. L’essai est transformé par Asquini, le public exulte. Les Azuréens prennent le large (21-7, 52e). Sur le renvoi, Jules Solinas se fait contrer et les Agenais récupèrent le ballon. Le cuir atterrit sur l’aile d’Etcheverry qui marque le deuxième essai lot-et-garonnais. Searle manque la transformation (21-12, 54e). Déchaînés, les visiteurs repartent à l’attaque et frappent coup sur coup. D’abord avec un essai de pénalité – action au cours de laquelle Bastien Berenguel écope d’un carton jaune pour maul écroulé (61’) – puis sur une nouvelle relance de Loris Tolot deux minutes plus tard. L’arrière transperce la défense des locaux et inscrit le quatrième essai du SUA, cette fois-ci transformé (21-26, 63e). Nice ne s’en sort pas et se retrouve à nouveau pénalisé. Searle ne se fait pas prier et ajoute 3 points (21-29, 66e). Les Niçois viennent d’encaisser un 22-0 en un quart d’heure et semblent sans solution. Les 1200 spectateurs de Marcel-Volot se disent alors que les hommes d’Alexandre Compan sont condamnés à la défaite, victimes d’un scénario que chacun connaît.

… puis renverse le match

Mais dans ce match fou, rien ne semble impossible. Les Aigles se ressaisissent et repartent à l’attaque. À la suite d’un maul, Strippoli et les avants azuréens s’écroulent dans l’en-but. Madame Groizeleau accorde l’essai après vidéo, Nice revient à 3 points des Lot-et-Garonnais (26-29, 70e). 
Le stade s’enflamme à chaque attaque des locaux. Acculés sur leur ligne, les Agenais ne résistent pas à la folie niçoise.

Face à son ancien club, Tom Murday a plané dans les airs © Enzo Puren

Après une mêlée à cinq mètres, Baptiste Lafond hérite du ballon et résiste au retour des défenseurs pour inscrire son deuxième essai du match. Marcel-Volot explose. Les Aigles repassent devant à 5 minutes de la fin (31-29, 75e). La fin de match est intense mais le promu résiste. Sur un dernier en-avant visiteur, Madame Groizeleau siffle la fin du match et libère les Niçois. « Je ne sais pas combien de matchs on a fait comme ça cette année, mais cette fois ça tourne pour nous. Ça fait du bien » se félicitait le capitaine Tom Murday après la rencontre. Une victoire, la première pour les Azuréens depuis 15 matchs, une éternité.

Pour Agen, la déception est immense et le maintien loin d’être acquis. 14e de Pro D2, avec seulement trois points d’avance sur les Aurillacois (15e et nouveau barragiste), les Agenais recevront le leader, Grenoble, après la trêve. Du côté de Nice, avec 20 points de retard sur Aurillac, le maintien semble impossible. Mais ce soir, à en croire les sourires, l’important semblait ailleurs. Les visages laissaient apparaître une forme de soulagement, celui d’avoir retrouvé le chemin de la victoire.

Josef Jaricot