À 82 ans, Raymond Lefèvre, ancien président du comité de quartier Exposition Gendarmerie Lyautey à Nice continue « d’apporter à la société ». Depuis quelques années il lutte pour améliorer la sécurité des routes de l’avenue Lyautey où il réside.
« La sécurité c’est mon dada », explique l’octogénaire tout en riant. Après avoir été sous-lieutenant au cours de la guerre d’Algérie, Raymond Lefèvre a pris conscience que la sécurité n’est pas un sujet à prendre à la légère. Avec le sourire il raconte : « ma plus grande fierté c’est que pendant les 28 mois où j’ai été sous-lieutenant, aucun de mes soldats n’est mort. » La prudence était son secret, il n’envoyait pas ses combattants sur le terrain s’il n’était pas sûr qu’ils reviendraient tous en vie. Cette valeur le poursuit lorsqu’il quitte l’armée pour devenir pilote de chantier six ans plus tard en Afrique. Ici encore, il confie que si tout n’était pas en ordre, il faisait interrompre le chantier « sur le champ ». Très dévoué, l’ancien président de comité prend l’esprit d’équipe à cœur. « J’ai toujours aimé œuvrer avec les autres, il faut toujours les consulter avant d’agir ainsi on fera mieux que si on avait été seul. » Dans le même esprit, il a lutté durant quatre années aux côtés de sept autres membres du comité de son quartier pour améliorer la sécurité des routes dans sa rue. L’ancien lieutenant témoigne : « les voitures roulent trop vite, les personnes handicapées ne peuvent pas traverser car les trottoirs ne sont pas adaptés pour elles, c’est très pollué… » Après une « pagaille » de mail envoyé à la mairie, aux adjoints et même aux journalistes, Raymond Lefèvre ne se décourage pas et continue en créant son blog « bien vivre à Nice ». Il illustre ses idées via sa plateforme et les diffuse par le bouche-à-oreille. Après avoir survécu à un cancer il y a quelques années, l’homme originaire d’Orléans vit aujourd’hui seul à Nice. Son petit-fils lui enseigne l’informatique et l’aide dans ses démarches pour son quartier. « Bien que je ne sois plus le président du comité j’essaie d’agir avant qu’il n’y ait des accidents. » Des démarches ont d’ailleurs été faites grâce à lui : un feu tricolore a été installé sur la route de Grenoble. Mais pour ce qui est de la rue Lyautey, ses alertes sont ignorées ce qui le déçoit énormément. Il confie être trop fatigué pour agir davantage mais ne perd pas espoir : « Dans tout ce que vous semez il y a toujours quelques graines qui vont pousser. »