PODCAST. 35 ans après Tchernobyl, a-t-on réellement compris les dangers du nucléaire ?

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Les déchets représentent l'un des enjeux majeurs du nucléaire. ©Pixabay

Le 26 avril 1987, le danger nucléaire prenait un visage. Celui de l’explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl. 35 ans plus tard, la France retarde sa sortie du nucléaire, prenant des risques considérables pour la sécurité nationale et internationale. Trois experts nous répondent sur les différents enjeux du nucléaire.

L’équivalent de 200 bombes d’Hiroshima, des centaines de milliers de personnes irradiées, des retombées radioactives sans précédent et une crise politique démentielle, l’accident de Tchernobyl ne laisse personne indifférent. Fukushima en 2011 a relancé le débat sur le nucléaire en France. Dix ans plus tard, l’Hexagone arrive à échéance. Bruno Chareyron, directeur du laboratoire de la Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité, estime qu’il y a avant tout « un déficit d’information auprès du grand public », concernant les risques du nucléaire. Et tente par son action d’y remédier en décryptant l’impact de ces catastrophes nucléaires sur la situation sanitaire des Français notamment.

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Les concertations autour de la sortie du nucléaire s’essoufflent peu à peu, laissant derrière elles un défi français de la transition énergétique inachevé. Au premier rang de ce virage raté, la qualité des installations françaises. 

Le vieillissement des installations en France

Le journal Le Monde rapportait le 27 avril 2021 « un problème électrique » à la centrale de Tricastin (Drôme-Vaucluse), provoquant l’augmentation du risque « d’accident majeur d’un réacteur du parc français ». Problème, la France attend de baisser sa part de nucléaire dans la production énergétique pour investir. Ce n’est qu’une fois les 50% atteints qu’elle se remettra sur le chemin de la rénovation. Charlotte Mijeon, du réseau Sortir du nucléaire, déplore la détérioration du parc français.

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À noter qu’en Europe, plus de 80% des réacteurs nucléaires ont plus de trente ans. Une réel problème de vétusté se pose pour une énergie générant de multiples risques, autant à l’échelle nationale qu’internationale. Yves Marignac, consultant en nucléaire, nous explique en quoi le vieillissement des installations est problématique pour la sureté et la sécurité. 

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Une gestion passive des déchets nucléaires

Aujourd’hui, la France compte un volume total de déchets radioactifs de plus d’1.670.000 mètres cube. Un nombre si important qu’il est impossible de se le représenter de manière physique. Mais assez élevé pour se rendre compte des dégâts sur la vie humaine.

La France a décidé de mener une politique que l’on appelle « passive » de la gestion des déchets. Celle-ci se retrouve dans le programme Cigéo, porté par l’Agence nationale de la gestion des déchets radioactifs (ANDRA). Cette action gère le stockage des déchets tels que les résidus de plutonium ou d’uranium. Son but est d’enfouir « à haute profondeur géologique », c’est-à-dire très loin sous terre, l’ensemble des déchets. Yves Marignac ces questions.

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« les catastrophes nucléaires ne connaissent pas de frontière »

L’ONU rappelait alors le 26 avril dernier que « les catastrophes nucléaires ne connaissent pas de frontière ». Un enseignement qui raisonne à l’internationale, d’un bout à l’autre de la chaîne. De la construction des installations à la vérification, en passant par la production et l’acheminement, tout est question commune. 

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Le domaine du nucléaire se pense outre frontières. Notamment vis-à-vis des politiques nationales. L’échange d’électricité entre les pays de l’Union européenne fait partie des concertations. Concernant le nucléaire, la France représente le premier producteur de l’UE en énergie thermique nucléaire. Ce qui l’oblige à maintenir des relations stables avec ses voisins.

Mais au-delà de la gestion énergétique, le nucléaire représente un enjeu géostratégique essentiel. Entre échange de combustibles, expertise technique ou vente de matériaux, le nucléaire est précieux aux yeux du gouvernement. Emmanuel Macron rappelait en février 2021 que le nucléaire « était garant de la souveraineté nationale ». Des mots qui en disent long sur l’importance du secteur.