A Barcelone, une clinique propose à des couples d’adopter un embryon. En quinze ans, mille enfants ont été conçus par cette technique de procréation médicalement assistée.
Le désir d’enfant surpasse toutes les envies. Mais il arrive que la nature soit capricieuse : la stérilité. Alors pourquoi ne pas adopter des embryons ? Si vous rencontrez des difficultés à mener à terme une grossesse, vous pouvez récupérer ceux d’un autre couple et vous les faire implanter. Cette méthode de procréation médicalement assistée (PMA), peu connue, est interdite en France. Mais la législation est plus souple sur le devenir des embryons surnuméraires au Danemark et en Espagne.
Conserver pluôt que détruire
Que faire des embryons « en trop » lorsque le couple a déjà donné naissance à un ou plusieurs enfants ? En 2004, l’Institut Marquès décide d’offrir ceux conçus par des patients de moins de 35 ans et dont les cycles de fecondation In Vitro (FIV) sont achevés. Après tout, pourquoi les détruire ? Sur son site, l’établissement, spécialisé en reproduction fertile, explique la raison de ses motivations : «notre souhait est d’offrir à ces embryons la possibilité de vivre et nous voulons les aider à trouver une mère. » A condition que les couples, dont les embryons sont prélevés, donnent leur autorisation. Effectivement, ces derniers sont systématiquement interrogés sur leur avenir: doivent-ils être détruits, conservés pour une prochaine grossesse, donnés à la recherche ou adoptés par d’autres patients? En cas d’absence de réponse, la loi prévoit qu’après « deux relances sans réponses de la part des patients, ceux-ci laissent la décision entre les mains du centre médical, et les embryons sont à disposition des cliniques», selon l’nstitut espagnol. Près de 63 % des patients refusent de divulger leurs souhaits.
Qui sont les adopteurs ?
L’adoption a un coût. En moyenne, 3 600 euros doivent être déboursés. Plusieurs profils se distinguent. Le plus généralement, les couples qui ont été confrontés à plusieurs échecs de fecondation in vitro sont les plus demandeurs. Mais pas seulement ! Les personnes (impatientes) sur listes d’attente d’adoption d’enfants, depuis longtemps, font appel à cette méthode. Les femmes qui ont subit des avortements à répétiton sollicitent également cette technique, quelles soient en couple ou célibataires. N’importe quelle patiente majeure, de bonne santé psychologique et en âge de procréer peut avoir recourt à l’adoption d’embryons.
La plupart de ces personnes proviennent de pays étrangers, en raison de restrictions légales . Notamment l’Allemagne, la Hollande, l’Irlande, la Suisse et enfin la France. D’ailleurs, seulement 2 % des patients français de l’Institut Marquès acceptent de donner leurs embryons supplémentaires.
Pour éviter la consanguinité, les embryons sont attribués grâce à un système informatique. L’algorithme s’assure qu’un enfant d’un couple, et leurs embryons proviennent de pays différents.