Noël est sûrement la fête la plus populaire de la planète. D’origine romaine, elle revêt une importance religieuse puis culturelle considérable. Mais comment cette fête est née ? Petit tour des origines de Noël à travers les religions.
Vous pensiez que le Christianisme a donné naissance à Noël ? Vous vous êtes trompés. En vérité, c’est autour du 1er siècle avant Jésus-Christ qu’on célébrait le culte de Mithra, à Rome. Importée par les légionnaires romains, cette dernière était la divinité perse de la lumière. Le 25 décembre, on faisait une fête en son honneur en sacrifiant un jeune taureau simplement car cette date représentait le solstice d’hiver. Pour l’empereur Aurélien, c’est vendu : le culte de Mithra devient alors religion d’État et il fixe sa célébration annuelle au solstice d’hiver qui a lieu chaque année au 25 décembre.
Chez les chrétiens, on fête la naissance de Jésus
Si on sait quand Jésus décède, entre le 3 et le 7 avril pendant les fêtes de Pâques, à l’époque on ne savait pas quand il était né. À partir du IIe siècle, ce problème est devenu la principale préoccupation de l’Église, car les évangiles ne disaient rien par rapport à cela. On hésitait entre le 6 janvier, le 25 mars, le 10 avril… En vain. Il faudra attendre entre 330 et 354 que l’empereur Constantin ne vienne fixer lui-même la date de la naissance du Christ, qu’on connaît tous, au 25 décembre. Le Pape Libère, en 354, instaure la fête du 25 décembre, date qui marque le début de l’année dite « liturgique ». Chez les croyants, c’est l’année qui « invite les chrétiens à accueillir Dieu dans leur vie et à rester tendus vers la venue du Royaume. » C’est à partir de ce fondement que la fête s’est répandue à travers l’Europe et le monde jusqu’à sa métamorphose aujourd’hui, où elle est principalement une fête familiale et dédiée à l’enfant.
Chez les juifs, on fête les lumières
Comme énoncé plus haut, la lumière revêt une importance particulière dans cette fête. Et c’est l’essence même de « Hanoukka », la célébration juive de Noël. On raconte que le peuple d’Israël était alors menacé, au IIe siècle, d’hellénisation par le régime syro-grec d’Antiochus IV. Une partie de la population s’est soumise, mais une autre a résisté obstinément. Judas Macchabée, l’instigateur de cette résistance, lança une révolte qui se conclut par une insurrection armée et l’écrasement des troupes grecques. Au passage, ils reprirent leur dû : le Saint-Temple à Jérusalem. Problème : Lorsqu’ils voulurent allumer la Menora (un chandelier composé de neuf branches) du Temple, une seule fiole d’huile avait survécu à la profanation des Grecs. Par miracle, alors que le liquide ne devait allumer les bougies que pour une seule journée, l’illumination dura finalement huit jours. C’est pour cela que « Hanoukka » signifie « renaissance » en hébreu.
À savoir : Cette fête n’est pas d’origine biblique, elle est seulement mentionnée dans le traité « Shabbat du Talmud ». Selon le calendrier juif, elle est toujours célébrée entre le mois de novembre et le mois de décembre, ce qui coïncide avec les périodes de Noël la plupart du temps.
Et chez les musulmans ?
Dans l’Islam, on ne fête pas Noël tout simplement car Jésus est considéré comme un prophète parmi tant d’autres. Pour les musulmans, c’est l’année d’exil du prophète Mahomet à Médine qui marque le début de l’histoire de leur religion. Il n’existe pas d’équivalent de fête religieuse pouvant s’associer de près ou de loin à Noël. Pourtant, rien n’interdit dans le Coran de le fêter, au contraire, selon Ahmed Benani, politologue et anthropologue des religions. D’ailleurs, dans les pays occidentaux, Noël est célébré par les musulmans principalement comme fête païenne et commerciale avec les cadeaux pour les enfants et le sapin. Dans certains pays maghrébins également, la fête d’Achoura qui oblige deux jours de jeûne purificateur et qui intervient pendant l’été est prisée par les musulmans pour l’achat de cadeaux et la fête en famille.