Les vacances de la Toussaint ont été particulièrement violentes dans le quartier de Nice-Est, deux enfants se sont faits renverser. Les commerçants et les habitants alertent la mairie du danger que représentent les automobilistes en lançant une pétition.
Les klaxons hurlent à l’unisson, piétons et automobilistes ont du mal à se frayer un chemin au milieu des voitures garées en double file. C’est le quotidien des habitants de l’Ariane. Mais ce qui a poussé Sherazade Aitzekagh à lancer une pétition, ce sont les deux accidents qui ont impliqué des enfants, renversés rue du Comte-Vert pendant les dernières vacances. « Il faut absolument mettre des dos d’ânes et changer la direction des voies pour faire un sens unique », martèle la buraliste de trente-deux ans. La jeune femme est satisfaite de la portée de son action. L’article paru dans Nice-Matin* a permis à des riverains de prendre connaissance de la pétition : « Beaucoup sont venus me voir pour me demander de signer ».
Son commerce se situe juste en face de l’endroit où une fillette de huit ans a été percutée par une voiture. « Ce sont souvent des jeunes qui conduisent par ici, ils aiment la vitesse, ils roulent à fond sans regarder », déplore-t-elle. Mais elle ajoute que les parents doivent aussi faire attention et expliquer à leurs enfants les dangers de la route : « Cette petite était toute seule, ce n’est pas normal ». Sherazade n’oublie pas pour autant le problème des stationnements en double file. La priorité reste la sécurisation du quartier pour les piétons. « On va devoir se battre, la ville s’en fout de l’Ariane, on a peur qu’il y ait un drame », s’inquiète la jeune femme.
Ahmed* a aidé Sherazade à lancer la pétition. Le quadragénaire est né et a toujours vécu à l’Ariane. Mais les accidents l’ont poussé à intervenir. Il y a deux semaines, il a vu la fillette se faire renverser. « Elle a littéralement volé, heureusement que son sac à dos a amorti sa chute », décrit-il, choqué. Son ton monte très vite quand il parle de son quartier. Ahmed se sent délaissé par la ville, indifférente selon lui aux accidents et à la pétition. « Tôt ou tard il va y avoir une grosse manifestation, ça ne peut plus durer, il faut qu’il y ait le bordel », s’emporte-t-il, avant d’ajouter qu’il n’appelle pas à « tout casser pour autant ». La ville ne s’est pas exprimée sur le sujet dans un communiqué de presse comme elle le fait d’habitude face à des pétitions de ce genre. Contactée, elle n’a pas donné de réponse.
Hélèna Sarracanie
*article « Fillette percutée, double-files, vitesse excessive… Ce quartier de Nice n’en peut plus des chauffards » paru le 10 novembre
*le prénom a été modifié