Nice et le recyclage : une sensibilisation encore faible

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Panneau de l’exposition « Re-cyclages », à l’entrée du Parc Phoenix. MC.L

 

A l’occasion de la Journée mondiale du recyclage, le mercredi 15 novembre 2017, de nombreuses actions ont été entreprises dans le monde. Lundi dernier, plus de 15 000 scientifiques de 184 pays ont signé un appel contre la dégradation de l’environnement. La situation actuelle est critique, malgré l’objectif fixé par l’’Union Européenne. D’ici 2020, elle voudrait recycler la moitié de ses déchets ménagers. Pour certaines villes, la transformation des déchets reste encore compliquée. A Nice, des actions sont parfois entreprises mais la sensibilisation reste encore faible. Lors de cette journée spéciale sur le tri et le recyclage, aucun événement particulier ne s’est produit dans la ville. Voici un point sur la sensibilisation et les actions de recyclage en cours.

La collecte sélective à Nice est en place depuis de nombreuses années, mais les performances restent faibles. En région PACA, 8,4 kilos de déchets sont récoltés par habitants. Ce chiffre est inférieur aux moyennes nationales : « Les quatre déchèteries à Nice sont insuffisantes », déclare Stéphane Aubry, responsable régional d’Eco-systèmes. Pour lui, le problème est lié à l’urbanisation grandissante qui retarde le bon déroulement du recyclage.

  • Des mobilisations diverses mais des répartitions inégales

La métropole Nice Côte d’Azur s’est alors engagée dans la relance du tri et du recyclage. Des améliorations sont à noter sur la récupération du verre qui a augmenté de 3% en juin dernier. La ville s’est lancée dans plusieurs projets, afin de fournir plus de conteneurs semi-enterrés, des colonnes et des bacs de tri dans les immeubles. Elle souhaiterait également lancer une grande opération nettoyage et collecte des déchets déversés dans le Paillon. Mais ce projet a un coût élevé : « C’est un problème important mais le coût aussi donc ce n’est pas encore prévu pour l’instant », déclare Sabine Gras, une des responsables à la maison des projets de l’Ariane.

De nombreuses associations aux objectifs différents se sont mobilisées pour le recyclage. L’association du Secours populaire, celle de la Croix Rouge ou encore le Secours Catholique récoltent tous les vêtements usagés, afin de les repriser et ensuite les redistribuer. Pour les livres, des associations comme Ecolibrairie reprennent les plus abîmés pour les restaurer, à partir des 401 points de collecte de papier à Nice. Mais tous les matériaux recyclables n’ont pas le même nombre d’endroits spécifiques : 56 lieux de recyclage pour le plastique sont répartis dans Nice contre deux pour les piles.

  • « Re-cyclages », une exposition/lecture

    Première salle de l’exposition « Re-cyclages » à Nice. MC.L

Afin de porter un autre regard sur le tri, le recyclage et la valorisation des déchets, le Parc Phœnix propose actuellement et jusqu’au 10 décembre l’exposition « Re-Cyclages ». Ce projet artistique et à destinée pédagogique est soutenu par plusieurs éco-organismes chargés de la gestion des déchets : Recyclum, Dastri ou encore Corepile. A chaque panneau, l’association spécialisée dans le recyclage du produit est mise en référence. Il est illustré par des photographies d’Alain Fouray, ayant également travaillé sur d’autres expositions concernant l’environnement comme « Changer le climat dans votre assiette » à Paris, en 2017.

Ainsi des cannettes, des piles, des textiles, des ampoules, des téléphones portables et tout autres matériaux recyclables de catégories diverses sont mis en valeur, afin de sensibiliser les visiteurs sur les différentes possibilités de réutiliser la matière. A la fin de l’exposition, chacun doit être capable de bien trier afin de mieux recycler les déchets.

En revanche, il s’agit bien ici d’un travail personnel. A l’entrée, personne n’est présent pour accueillir les visiteurs : « Il n’y a pas d’ambiance. Les images sont belles mais l’exposition n’est pas vivante et c’est bien dommage », nous confie Laura, une des accompagnatrices d’un groupe scolaire. Mis à part les différents panneaux sur les thèmes du recyclage, la salle est vide d’objets.

Cette exposition se présente comme une lecture en continue et ne sensibilise que les plus curieux : « Ce genre d’expositions est occasionnel. Le Parc Phoenix est avant tout un espace vert. On propose des évènements mais pour le reste c’est le visiteur qui doit travailler. Tout est une question de curiosité », affirme Bernard Bouet, un des jardiniers de la serre du parc. Les plus jeunes ne peuvent être guidés que par leurs accompagnateurs, en l’absence d’animations.

 

Marie-Camille Lamercy