Suite au guet-apens meurtrier de Philippe, à Grande-Synthe, le site de rencontres Coco est pointé du doigt une nouvelle fois. De quoi s’agit-il ? On vous raconte tout.
Coco, vivement critiqué pour son manque de sécurité © Wikipédia
Philippe, un jeune homme de 23 ans, a été battu à mort dans la nuit du lundi 15 au mardi 16 avril, à Grande-Synthe, victime d’un guet-apens sur le site de rencontres Coco où deux adolescents de 14 et 15 ans lui ont tendu un piège en se faisant passer pour une jeune fille mineure.
Créé il y a plus de 20 ans, Coco se revendique premier site de discussions gratuit en France. Il est cependant jugé problématique par ses détracteurs.
Une grande accessibilité
Il suffit simplement d’un pseudonyme, du sexe, de l’âge et du code postal pour avoir accès au chat de Coco. Aucune vérification concernant l’âge des utilisateurs n’est faite.
Pour ceux qui se créent un profil, uniquement 2 ou 3 clics sont nécessaires pour y parvenir. Pour beaucoup, seulement quelques secondes suffisent pour voir apparaître plusieurs messages déplacés, quasiment tous à caractère sexuel.
Un grand nombre de guet-apens homophobes
Même si le motif du meurtre de Philippe n’est pas à caractère homophobe, la plupart des agressions préméditées via Coco le sont. Ces assaillants donnent un rendez-vous via le site à des personnes homosexuelles dans le but de les voler, frapper voire même de les tuer.
SOS Homophobie recense chaque année une dizaine de traquenards, un chiffre bien inférieur à la réalité, puisqu’il ne prend en compte que les agressions qui sont rapportées à l’association.
Joël Deumier, coprésident de l’association : « Le chiffre qui se rapproche le plus de la réalité est celui de les 300 traquenards sur les cinq dernières années ».
Des pédophiles traqués sur ce site
C’est principalement cette raison qui a poussé les deux adolescents à agresser mortellement Philippe. Ce dernier entretenait une relation virtuelle avec une prétendue jeune fille, alors qu’il avait 23 ans. Derrière ce profil se cachaient deux garçons âgés de 14 et 15 ans.
Un réseau opérait à Limoges et une vingtaine d’attaques ont eu lieu via Coco depuis le début de l’année 2023.
Coco est décrit comme un site malsain, sans aucune modération où beaucoup de pédophiles continuent d’agir sans être démasqués.
Baptiste Eychenne