Les attentats de Christchurch remettent en lumière la théorie du « grand remplacement »

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Renaud Camus réfute toute responsabilité dans l’attentat de Christchurch

Le 15 mars, en Nouvelle-Zélande, un terroriste tue 50 personnes dans deux mosquées et laisse un manifeste dans lequel il se réclame de la théorie du « grand remplacement » de Renaud Camus.

Le terroriste se définit comme « un Blanc, européen de cœur et de sang ». Attaché aux idées d’extrême droite de la France, il décrit Emmanuel Macron comme un « internationaliste globaliste, anti-Blanc ». Le néo-zélandais explique combattre un « génocide blanc » et dévoile d’ailleurs que c’est un voyage en France qui aurait été l’élément déclencheur de la tuerie. Dans son manifeste, le néo-zélandais justifie son geste en s’inspirant du concept de « grand remplacement » de Renaud Camus. La théorie apparaît en 2010 et est massivement diffusée lorsque l’écrivain d’extrême droite la développe dans un livre paru en 2013. Dans un premier temps, l’essayiste y développe un raisonnement, sans preuve, dans laquelle il dénonce l’immigration massive. Puis développe que ce sont les grands dirigeants capitalistes qui organisent cette immigration massive pour mélanger les cultures et faciliter le développement de l’économie mondiale. A travers cette thèse complotiste, Renaud Camus raconte que c’est une population immigrée de couleur et musulmane qui remplace méthodiquement les européens chrétiens et blancs.

Une théorie publique et politique

« Le grand remplacement » n’est pas nouveau sur la scène politique. Cette théorie est reprise de nombreuses fois, médiatiquement, par Jean-Marie Le Pen, Nicolas Dupont-Aignan, Robert Ménard ou encore Laurent Wauquiez. Si certains ne l’évoquent pas concrètement, l’idée reste omniprésente dans le milieu politique depuis quelques années. C’est le cas de Marine Le Pen qui évoque un « grand remplacement de population » à la télé en 2013. Bien qu’étant toujours éloignée de l’auteur, à la lumière de l’attaque de Christchurch, la président du RN nie connaître cette théorie de Renaud Camus, même après l’avoir évoqué implicitement. Une étude de l’IFOP a dévoilé que les adhérents de cette théorie étaient principalement des partisans RN. Laurent Wauquiez, quant à lui, n’a pas hésité à s’exprimer publiquement sur ce concept et préciserqu’il est « une réalité » qui était visible dans certaines villes de France. De notoriété publique, la théorie du « grand remplacement » continue à se développer dans tous les milieux d’extrême droite français.


Renaud Camus : un parcours politique multiple

D’abord membre du Parti Socialiste, il fonde le parti de l’in-nocence en 2002. En 2015, il rejoint le parti politique Souveraineté, indépendance et libertés (SIEL). Parti proche du Rassemblement National et Marine Le Pen. Renaud Camus tente de se présenter deux fois aux élections présidentielles (2012 et 2017) mais n’obtient pas les parrainages nécessaires et appelle finalement à voter pour la président du parti RN.