À partir du 10 décembre, la liaison Nice-Bordeaux sera supprimée. Après avoir traversé le sud de la France pendant des années, cet intercité ne circulera plus. À Nice, usagers et syndicats sont en colère.
L’intercité assurait tous les jours la liaison en 9h05min. CP : Marine Petit
10h22. L’intercité entre sur le quai de la gare de Nice ville. Étudiants, séniors et habitués sont là. Mais dès le 10 décembre, cette ligne reliant Bordeaux sera supprimée. Sans correspondance, elle est pourtant l’unique liaison directe qui relie la Côte d’Azur à l’Aquitaine. Valises à la main, les usagers montent pour certains, une dernière fois, dans ce train. C’est le cas pour Anaïs : « je ne comprends pas pourquoi ils le supprime, déclare la jeune étudiante, ce n’est pas logique, il y a beaucoup de personnes qui le prenne. »
Face à cette suppression, la CGT Cheminots Marseille a décidé de réagir. Marc Brahier, représentant CGT chez les contrôleurs de Marseille est à l’initiative d’une pétition. En ligne depuis trois jours, elle compte déjà plus de 1500 signatures. Il explique : « nous avons été alerté par des usagers. Pour l’instant, nous avons juste lancé cette pétition et alerté via les réseaux sociaux. »
Mais la SNCF ne se dit pas responsable de cette suppression. « C’est l’Etat qui a pris la décision, nous y sommes pour rien », déclare Ivan Bellais, responsable relations à la SNCF. Désormais, le terminus du train sera Marseille. Pour rallier Nice, il faudra prendre un TER. « Il y aura de nouveaux horaires à partir du 10 décembre. On a du s’adapter pour assurer les correspondances », poursuit Ivan Bellais. La seule et unique solution est simple : faire un changement de train à Marseille. Mais cela ne plait évidemment pas aux usagers. La cause ? Un problème pratique mais surtout un problème au niveau du coût. Xavier prend régulièrement l’intercité jusqu’à Toulouse. « Vu les prix, je prendrais peut-être les cars Macron. A ce jour, je paye 15€ en 1ère classe. A partir du 10, ce sera un peu plus de 50€ le trajet. » Trois fois plus cher donc, pour 9h de trajet. « A ce prix-là, autant prendre l’avion » déclare Léa. Cette jeune étudiante privilégie le train comme moyen de déplacement. Mais avec une telle hausse des tarifs, ce n’est plus réellement intéressant.
Des manifestations seront surement organisées d’ici la fin du mois par les syndicats d’après François Tegedor, représentant CGT Cheminots en PACA. Les associations d’usagers n’ont également pas dis leur dernier mot.
Marine Petit