Aujourd’hui, et comme chaque année à la même période, des centaines d’athlètes devaient courir dans le cadre du Trail Urbain. Mais pour la deuxième année consécutive, cette compétition niçoise n’a pas lieu. Un choix imposé par la Préfecture. Nice Côte d’Azur Athlétisme s’excuse auprès de ses partenaires et participants. En espérant que l’année prochaine sera la bonne. Pour l’instant, c’est la sécurité qui prime.
« Il ne faut pas que l’on se prive de notre passion à cause de la peur », déplore Vanessa Imbert, joggeuse frustrée de l’annulation de cet événement. Cette sportive ne comprend pas vraiment la réaction de la Préfecture. Plus d’un an après les attentats du 14 juillet 2016, la ville de Nice reste vigilante face au risque terroriste. Pour la municipalité, c’est une raison valable pour interdire l’organisation de cette compétition. Il faut dire que 700 personnes étaient déjà inscrites, ce qui représente un enjeu énorme face aux risques d’attentats. D’après la mairie, les organisateurs n’avaient pas prévu un assez gros budget pour pouvoir assurer la sécurité dans de bonnes conditions. Nice Côte d’Azur Athlétisme a directement réagi, en affirmant que ses deux gros partenaires, Eric Favre Sport et BMW Nice Premium, leur permettraient d’assurer ces enjeux. Une revendication qui n’est apparemment pas prise en compte. Pas d’inquiétude pour ceux qui sont déjà inscrits, tout le monde sera remboursé de ses frais de participation via un virement bancaire. « Aucune démarche administrative n’est nécessaire » rassure l’équipe du Nice Trail Urbain.
Une situation qui met dans l’embarras
Pour Nicole Ducuing Ratouit, éternelle sportive, ce changement de programme est bien complexe. En effet, cette quinquagénaire habitant à Tours avait prévu la totale : billet de train, d’avion, et hôtel. Très déçue, elle avoue : « mon organisation était au top ! Du coup, je vais participer au Trail de Noël, situé à quelques kilomètres de Nice. Ça m’évitera de m’assoir sur tout l’argent que j’ai dépensé pour venir sur la Côte ». Un cas comme celui de Nicole, il en existe des dizaines en France, tant cet événement est prisé par les sportifs de moyen niveau.
La municipalité se justifie
Elise, membre du groupe syndical FO de la police municipale, donne plus de précisions sur cette décision. « C’est la Préfecture qui donne un cadre, si les organisateurs ne sont pas en mesure de financer la sécurité nécessaire, ça ne peut aboutir, indique la policière avant de rajouter : ce n’est pas à la Ville de Nice de fournir toute la sécurité pour tous les événements. Nous on assure uniquement une complémentarité ».
Un problème d’argent ? Soit. Mais ici, personne ne peut surenchérir. David Guillen, directeur de Styleo, un des partenaires de l’événement, assure que pour lui, l’effort était déjà de taille : « On s’était engagé à participer financièrement, mais on n’aurait pas pu suivre s’il fallait payer davantage. On reste donc sur notre déception… »
@BaggioniNicolas