Depuis près de 20 ans, le Five (aussi appelé foot à 5 ou Urban) connaît une ascension fulgurante sur le territoire. Cette pratique rassemble des millions de sportifs chaque année. Mais comment ce phénomène peu connu du grand public, arrive à se faire une place grandissante dans la culture sportive française ?
« Le Five, c’est le nouveau football ! », s’exclame Romain, joueur de foot à cinq. Présent dans la région depuis 2005, ce concept venu d’Angleterre s’est fait une place importante dans l’univers du football français. Dérivé du futsal (foot à cinq en salle), la différence majeure est la surface synthétique comme terrain de jeu. Réputé pour son aspect sportif, un incident l’a mis sur le devant de la scène peu avant les élections présidentielles. Et quel incident ! Éric Zemmour et son parti ont foulé les terrains du Z5 (structure privée) d’un certain Zinédine Zidane, avant de se faire exclure de l’enceinte par le frère du champion du monde. Cette séquence inédite a montré l’ascension du Five sur l’hexagone.
La discipline peut se pratiquer « quand on veut et où on veut », continue Romain. Ancien joueur de football à 11, il note une différence importante : « Je n’ai pas de pression, l’important est le plaisir et pas la performance […] durant la partie, on n’a aucune attente de la part de nos coéquipiers. » L’objectif de ces complexes est de rassembler les personnes autour de leur passion. « Chaque semaine, on crée des liens avec de nouvelles personnes […] alors qu’à 11, on évolue pendant toute une saison avec 20 joueurs maximum. » La seule impérative pour jouer à l’Urban est de réserver son créneau. Après cela, le temps, les joueurs, les équipes et les postes sont définis par les participants. Aucune licence et aucun niveau de jeu n’est requis.
Un développement compliqué… puis express
« On cherchait une offre qui permettrait de fidéliser les joueurs et de remplir les créneaux qui ont du mal à partir », confie Marouan, responsable au siège de Biot. « Le plus compliqué a été de trouver des adhérents. » Entre futsal, football à 11, football à 7 (sur petit terrain) ou encore city (petit stade ouvert à tous en plein air), les offres autour du sport le plus pratiqué au monde sont nombreuses. Mais ce concept réunit le meilleur de chacune des autres façons de jouer, c’est ce qui fait sa force ! La mise en place d’une LIGUE5 a été le tournant de l’implantation du foot à cinq en France. Tous les soirs, entre le lundi et le jeudi, des joueurs se retrouvent sur les terrains pour disputer un match sans enjeu si ce n’est la victoire, qui reste facultative. Pas d’entraîneurs ni d’entraînements, seulement des passionnés qui prennent du plaisir.
À l’heure actuelle, on ne compte plus le nombre de centres présents en France. La franchise Five compte à elle seule une quarantaine de structures sur le territoire. Selon une étude de l’Union Sport & Cycle, ce marché pèse 300 millions d’euros. Ces chiffres montrent l’explosion du phénomène. À travers le monde du football, les plus grands acteurs de ce sport sont concernés, à l’instar de Zinédine Zidane et ses centres Z5 ou Neymar avec sa propre compétition « Neymar Jr’ Five ». Si le foot à cinq est le petit nouveau du ballon rond, son avenir est le plus prometteur sur la scène mondiale.
Le football, mais pas que…
Le Five ne se résume plus seulement à l’aspect sportif. C’est un lieu de divertissement, d’échange et de consommation. Tous les complexes sont équipés d’un bar avec des chaises et des tables, d’une zone d’achat d’article de foot ainsi que d’une télévision qui diffuse les matchs (en direct ou en replay). Plus besoin de jouer au football pour venir dans les structures. Ces endroits sont « des lieux avec une ambiance familiale », constate Geoffrey. Responsable dans un Five depuis deux ans, il a vu l’affluence et les habitudes changer : « Avant, les personnes venaient uniquement jouer. Maintenant, elles prennent du plaisir à venir boire une bière devant un match, sans forcément fouler les terrains. »
Le ballon rond pour tous À l’image du foot à cinq, on ne compte plus les disciplines dérivées du football. Si certaines sont mondialement reconnue comme le beach soccer ou le tennis ballon, d’autres comme le foot golf peine à se faire une place parmi les grands noms. À travers la planète, on compte plus de 20 sports avec un point commun au football à 11 : le ballon rond. Parmi ces disciplines, certaines permettent aux personnes en situation de handicap de pouvoir s’exprimer. Le cécifoot en est le parfait exemple : créé pour les personnes atteintes de cécité totale ou partielle, ce sport s’est tellement développé qu’il est désormais présent aux Jeux Paralympiques. La mise en place ? Même principe que le Five sauf que le ballon est équipé d’une cloche afin d’indiquer aux joueurs où il se trouve sur le terrain. Cette volonté de renouveler la pratique en incluant tout le monde, montre l’importance de ce sport à travers les pays et les décennies. |
Stephan Zloty
*Ce travail a fait l’objet d’une vérification juridique et éditoriale par Lucie Guerra*