Laurent Lafitte, exceptionnel dans Tapie  

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Tapie (Netflix), sorti le 13 septembre. (Crédit : Emma LABROUSSE)

Chef d’entreprise, homme politique, présentateur télé, self-made man et personnalité affirmée. Difficile de mettre en scène la vie de Bernard Tapie. Le pari était risqué. Et pourtant, les réalisateurs Olivier Demangel (Novembre et Baron Noir) et Tristan Séguéla l’ont relevé et réussi avec brio. 

Sept épisodes pour sept facettes

En sept épisodes, chacun dévoilant une facette du personnage, ils nous emportent dans un portrait captivant et révélateur de la personnalité du principal intéressé. Écriture, réalisation, montage, interprétation, tout y est. Retraçant la vie de Bernard Tapie, de ses débuts de chanteur dans les années 1960 avec Passeport pour le soleil, à sa vie de président de l’Olympique de Marseille et son passage en prison à la fin des années 1990. Tapie est tout simplement bluffante et réaliste. Le texte « Cette série est librement inspirée de faits réels » nous l’indique à chaque début d’épisode. 

Cette mini-série Netflix met en scène l’incroyable énergie d’un homme qui se relève toujours, qui fonce tête baissée sans se soucier des problèmes que ses actes peuvent engendrer, et entreprend sans relâche. Sans oublier ses origines modestes qui ont fortement influencé son parcours. C’est le récit d’une histoire entre ombre et lumière. Le récit d’un homme qui a marqué la France pour le meilleur et aussi, parfois, pour le pire.

Et que dire du jeu d’acteur de Laurent Lafitte dans le rôle de Bernard Tapie, qui est stupéfiant de ressemblance. Nous venons même à nous demander si les images que l’on regarde ne sont pas des images d’archives. Il incarne à merveille cet homme, en se permettant même des mimiques qui poussent encore plus loin l’analogie.

Aucun personnage n’est laissé de côté

Ce qui est fort également, c’est que les réalisateurs n’ont pas laissé de côté les personnages qui entourent le héros de la série. Offrant un casting de qualité, colonne vertébrale du scénario. Ainsi, on retrouve Fabrice Lucchini dans le rôle du premier investisseur ayant cru en Tapie, Hakim Jemili (Farid Bentalek), Joséphine Japy (Dominique Tapie)… Olivier Demangel et Tristan Séguéla laissent notamment une place importante au personnage de Dominique, la seconde épouse dévouée et fidèle. Le jeu d’actrice de Joséphine Japy est là aussi bluffant. Elle incarne à merveille le rôle de l’épouse qui donne corps et âme dans les affaires de son mari. 

On peut également saluer le fait que cette production ne sombre pas dans la caricature. Mais, petit bémol, la série ne tacle pas assez son héros. Restant parfois dans le superficiel et excusant rapidement les faits. Cela vient sûrement du fait que la famille Tapie n’a pas donné son accord pour ce projet. Un bémol qui ne gâche cependant en rien cette excellente série.

Emma LABROUSSE