Cet article a été réalisé dans le cadre d’une série de « j’ai testé pour vous » des Masters 1 de l’EDJ.
Quand on entend le mot « sucre », on pense généralement aux friandises comme les gâteaux. Or, les sucres ajoutés se trouvent également dans les produits salés. Cet additif se cache même dans des aliments que l’on croit sains, et se glisse facilement dans nos habitudes. Mais peut-on complètement le supprimer de nos vies ?
Lundi matin. 9 heures. Le réveil sonne et l’envie de se lever du lit n’est pas au rendez-vous. La raison ? Une semaine « sans sucre » est au programme. On connait tous la chanson par cœur : « c’est mauvais pour la santé ». Famille, médecins, dentistes… tous nous l’ont dit au moins une fois. Cette substance est présente dans nos habitudes alimentaires, mais peut-être un peu trop. On en mange beaucoup et on le sait tous. Pourtant, il est difficile de changer notre routine. Un jour vous avez un déclic et le nôtre, ce fut les céréales Trésors de Kellogg’s. 30 grammes de sucre pour 100 grammes de céréales. Des carrés entiers avalés. Et ça nous donne une idée. Un nouveau défi. Celui de tester une semaine sans sucre.
Deuxième étape : préparer son petit déjeuner. Après l’ouverture des placards de la cuisine, c’est la consternation. Dans le pain de mie, les compotes de pomme ou encore les biscottes, le sucre est partout. Même constat dans le frigo : entre le beurre, la confiture et les yaourts aux fruits, rien n’est épargné. Le choix est donc limité : du thé, du muesli et du fromage blanc 0 %. Voilà à quoi ressemble le petit déjeuner idéal. Suivre ce rééquilibrage alimentaire pendant une semaine complète risque d’être compliqué. Quelques heures passent et la faim se fait ressentir. Entre les camarades qui grignotent des gâteaux à la pause de 10 heures et ceux qui consomment des sodas : la tentation est forte.
« Il y a une réelle addiction »
Mercredi. Deux jours se sont écoulés depuis le début du challenge. Les plats cuisinés maison ont remplacé les surgelés Picard. Les fruits et les légumes représentent maintenant 80% de notre alimentation. Même si certains restent sucrés, tels que la pomme ou la banane, ils « sont très bons pour la santé, car ils apportent des vitamines et des minéraux », explique Julia Lemoine-Jacob, nutritionniste à Nice. Les professionnels de la santé conseillent de consommer ces aliments pour réduire notre taux, mais « comme tout, pris en trop grosse quantité, ça reste un apport de sucre […] si on se met à manger 8-10 fruits par jour, forcément, le niveau de glycémie sera trop élevé », ajoute-t-elle. Manger sainement, oui, mais manger équilibré.
Pour une bonne consommation, il faut privilégier les sucres lents aux rapides. En effet, « idéalement, en moyenne pour les adultes, il faudrait être, en sucre rapide, entre 8 et 10% des apports journaliers », informe Julia Lemoine-Jacob. Ce type d’additif est à éviter car ils diffusent de l’énergie de manière rapide dans le corps. Tout excès est stocké sous forme de graisse dans l’organisme et contribue à la prise de poids. Les professionnels recommandent plutôt les sucres lents. À l’inverse, ils fournissent une énergie sur le long terme et évitent la fatigue. L’insuline va être lentement libérée sans provoquer de pic de glycémie. Aujourd’hui, cette substance est perçue comme une drogue et la nutritionniste Julia Lemoine-Jacob l’affirme, « il y a une réelle addiction ». Depuis 1850, notre consommation moyenne par habitant est passée de 3 à 39 kg par an. Les chiffres montrent que les aliments contenant des sucres ajoutés sont consommés de façon exponentielle. Ils sont délétères pour la santé, mais sont malheureusement présents dans tous les produits industriels et les boissons que nous ingérons.
Le sucre ravage notre corps
Vendredi. À la carte ce midi, haricots verts et poulet sans sauce. C’est enfin la dernière journée ! Nous ne pouvons pas le cacher, le défi est vraiment dur. Devoir regarder les composants de chaque aliment, éviter les restaurants et les soirées entre amis (car oui, la tentation y est trop forte), ce n’est pas si évident. Le sucre est omniprésent dans nos vies, mais il est nécessaire. Julia Lemoine-Jacob rappelle que « tout est question d’équilibre. L’intention est de le limiter, ce n’est pas de le supprimer totalement ». Après cette semaine sans, nous pouvons le dire, quelques effets se font ressentir. Tout d’abord, la fatigue et, parallèlement, s’ensuit le manque d’énergie. Il n’est pas évident de suivre un programme de sport lorsque notre taux de glycémie est faible. Le manque touche le cerveau, et celui-ci étant en insuffisance, nous constatons une légère confusion et une incapacité à réfléchir sur le long terme.
Il est également mauvais pour le corps. En consommer trop génère des effets néfastes sur la résistance à l’insuline, l’hypertension, le tour de taille, l’obésité et même le diabète. Sans parler de notre silhouette : à cause des pics d’insuline provoqués par l’afflux massif de sucre dans le sang, on stocke davantage les graisses et on entretient notre matelas de cellulite. En effet, diverses études démontrent que le sucre ajouté est mauvais pour la santé. Il se trouve dans pratiquement tous les aliments, ainsi, résister à cette addiction s’avère être compliqué. Depuis quelques années, plusieurs industries dont la Fondation pour la recherche sur le sucre s’intéressent à ses conséquences sur la santé, qui serait, selon certains chercheurs, plus dangereux que le gras. Après cette semaine de défi, nous constatons vraisemblablement que cet additif est nécessaire pour notre organisme, mais attention à ne pas en abuser.
Repas types conseillés par une nutritionniste Pour une femme : Petit déjeuner : un verre de jus d’orange, une tasse de thé, une tartine de pain avec de la confiture et une tartine de pain beurre. Déjeuner : des carottes vinaigrette, un croque-monsieur et une salade de fruits. Pour finir, un café. Goûter : un thé accompagné de trois biscuits au chocolat. Dîner : une quiche aux légumes accompagnée d’une salade verte vinaigrée. Un morceau de pain et de fromage et une compote de pommes. Pour un homme : Petit déjeuner : des céréales avec du lait et un kiwi. Déjeuner : une assiette de tomates mozzarella, un steak accompagné de frites. En dessert, une île flottante et un café. Goûter : un thé accompagné de trois biscuits au chocolat. Dîner : une assiette avec du saumon, des pommes de terre et des haricots. En dessert, un yaourt aux fruits et une clémentine. |
* Ce travail a fait l’objet d’une vérification juridique et éditoriale par Léna Peguet*
Périne Beaugé