Ce lundi 4 décembre s’est ouvert à Nice, le procès tant attendu de Michel Lambin. Il aurait tué Robert Ludi, à la demande de son ami de longue date, Emile Fornasari qui comparait avec lui. Portrait d’un criminel des temps modernes.
«C’est un homme à la double personnalité», détaille le Dr. Giordano, expert de la santé. En ce deuxième jour de procès, la parole est au professionnel. Décrit par sa famille comme étant une personne «douce et très gentille», il lui arrive d’avoir des «comportements extrêmement violents». Michel Lambin purge actuellement une peine de 18 ans de réclusion criminelle pour l’assassinat de Jean Yves Guerrée. Aujourd’hui âgé de 67 ans, il est affaibli. Il souffre d’une sciatique paralysante qui a passablement gênée l’organisation du procès. En raison de son état de santé, il n’y aura que quatre heures de séance publique par jour. Transporté en avion de Paris à la maison d’arrêt de Grasse, le sexagénaire arrive dans le box des prévenus en chaise roulante, poussé par deux gendarmes. Il grimace lors de son installation sur le fauteuil électrique mis à sa disposition. Le «berger de Caussols» est soupçonné d’avoir abattu Robert Ludi, le 6 décembre 2002, de deux balles dans la tête, à la demande de Emile Fornasari, braqueur renommé du milieu cannois. L’homme grisonnant nie les faits, malgré la découverte de l’arme du crime chez lui. «Elle n’est pas à mon client», assure Me Isabelle Gortina.
Le docteur explique : «M. Lambin n’a pas de troubles psychiques et est pleinement responsable de ses actes. Au sens psychiatrique du terme, il n’est pas dangereux». Le docteur affirme qu’il est «apte à recevoir n’importe quelle peine», alors que, selon Nice Matin, de nombreux experts jugeaient son état «incompatible avec la détention», au grand dam des forces de l’ordre. A la fin de l’expertise, Michel Lambin interpelle le président de l’audience, Benoît Delauney. «Je ne suis resté que deux minutes avec lui. Je ne comprends pas comment il peut faire un tel rapport», s’indigne-t-il. L’homme, qui confie passer son temps «allongé dans [sa] cellule» n’est pas au mieux de sa forme. Libérable en 2034, l’Azuréen encourt 30 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de Robert Ludi.