Tiger Woods, revenu de l’enfer, a triomphé lors du Masters d’Augusta, ajoutant à son palmarès un quinzième tournoi Majeur.
Comme tous les dimanches de Majeur, il avait son polo couleur rouge sang sur le dos. À la grande époque, il écrasait la concurrence sans attendre d’enfiler ce tee-shirt. Cette fois, sur le parcours d’Augusta qu’il aime tant, le Tigre californien hache menu ses rivaux seulement sur les derniers trous. En enchaînant les putts magiques dont il a le secret et un drive magistral au 16, ses concurrents sentent le vent du fauve sur leur nuque et craquent les uns après les autres. Mais qui croyait à ce come-back « presque irréel » selon les mots de l’intéressé ? Depuis 2008, le roi des greens connut bien des malheurs, provoqués ou subit. Redescendu à la 1 119e place mondiale, il remonte la pente. Doucement, mais sûrement, et réalise un exercice 2018 convainquant avec une deuxième place à l’USPGA et un succès au Tour Championship, son premier depuis 2013. Il sait alors qu’il en est redevenu capable. La semaine dernière, sur les lieux de son premier sacre en Majeur (il y a 22 ans !), Woods redevient le Tigre que l’on connaissait dans les années 2000. Un Tigre rugissant qui l’emporte avec une petite longueur d’avance. Suffisante pour enfiler une cinquième veste verte de vainqueur du Masters, la première depuis 14 ans.
Mais est-ce le plus grand come-back de l’Histoire du sport comme on l’entend beaucoup depuis dimanche soir ? Ça se défend car, après onze ans de disette, revenir de cette manière, c’est fort. Très fort. Même ses adversaires voulaient le voir gagner ! C’est dire l’aura qu’à encore Woods dans le monde de la petite balle alvéolée. Ben Hogan était bien revenu des rives du Styx en 1950 mais, comme Michael Jordan ou Roger Federer, Tiger Woods a quelque chose de plus que les autres. Il fait aimer le golf à tout le monde. Ses coups enchantent les foules, comme le revers à une main du tennisman suisse. Dimanche dernier, en début d’après-midi, une immense clameur s’échappe du chaudron entourant le 18e trou de l’Augusta National Golf Club lorsque Woods réussit son dernier putt. Une clameur s’est diffusée dans le monde entier, comme avec Federer en 2016. Une clameur légendaire aux goûts d’Histoire et d’Éternité.
Florian Burgaud