« Futurs énergétiques 2050 »: les enjeux de demain

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Les éoliennes sont l'une des solutions envisagées pour réduire la consommation énergétique en France. ©WikimediaCommons

Le 25 octobre, le Réseau de transport d’électricité (RTE) a publié son rapport intitulé « Futurs énergétiques 2050 » sur les scénarios énergétiques envisageables pour les trente années à venir. Ce rapport cherche des solutions pour supprimer progressivement l’usage des énergies fossiles et accroître la part d’électricité dans la consommation énergétique en France.

Le déploiement massif des énergies renouvelables est inévitable. Telle est l’idée dominante du rapport « Futurs énergétiques 2050 » réalisé après deux ans de travaux ayant réuni plus de 4.000 acteurs à la demande du gouvernement. Pour chacun des scénarios présentés par RTE dans ce rapport, l’Etat français envisage de multiplier la production électrique de l’éolien (terrestre et marin) et celle du photovoltaïque. Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, est claire sur ce point: « Les énergies renouvelables vont inéluctablement devenir majoritaires dans le mix électrique dans les décennies à venir ».

Les pouvoirs publics ont déjà pris des mesures dans ce sens avec notamment l’obligation d’installations de panneaux photovoltaïques en toiture pour des cas particuliers. L’étude pointe également l’intérêt de développer l’hydrogène dans le processus d’électrification du territoire. Il permet, à terme, de stocker massivement l’électricité. Opération impossible à réaliser jusqu’à présent.

Quel sort pour le nucléaire ?

C’est un secret de polichinelle: le parc nucléaire français devient de plus en plus vieillissant. Alors qu’aujourd’hui il représente plus de 60% de la production électrique, son rôle est amené à décliner. Mais selon l’étude de RTE, il s’agit de la solution la plus rentable économiquement. Se passer du nucléaire coûterait trop cher au contribuable.

Si Matignon prévoit la construction de nouveaux réacteurs comme à Flamanville, leur part dans le mix électrique n’excédera pas les 50%. Thierry Caminel, ingénieur, ancien militant des Verts et coopérateur à EELV explique: « Sans recours au nucléaire, la récession qui nous attend sera encore plus forte. (…) Avec moins de pétrole, seul le nucléaire peut fournir l’énergie décarbonée nécessaire pour nous aider à amortir la chute. »

« Il est question de réduire de 40% notre consommation globale d’énergie en 2050 »

RTE a évalué tous les scénarios de son étude selon quatre axes: technique, économique, environnemental et sociétal. Chacune des projections présente des points communs: baisse de consommation d’énergie, augmentation de la part d’électricité et développement des énergies renouvelables.

La ministre de la Transition écologique se veut rassurante: « Il est question de réduire de 40% notre consommation globale d’énergie d’ici 2050. C’est exigeant mais à la fois faisable et indispensable. Cela suppose des efforts continus d’efficacité et de sobriété énergétiques et, de facto, une politique volontariste d’économies d’énergie. »

Il s’agit avant tout de décarboner l’économie qui comprend de nombreux secteurs comme le transport, l’industrie et le bâtiment. Mais le mode de vie des Français pourrait également bien changer.

* Ce travail a fait l’objet d’une vérification juridique et éditoriale par Léna Peguet *

Caroline Rohr