Dans un stade Vélodrome plein à craquer, le XV de France s’est offert le scalp des champions du monde sud-africains à l’issue d’un combat dantesque (30-26). Une rencontre marquée par la solidité mentale des Bleus en fin de match, et surtout leur solidité physique face aux surpuissants Springboks.
Comme la semaine dernière face à l’Australie, les Bleus ont joué à se faire peur. Tout commence pourtant parfaitement bien avec une entame de match clinique. La France mène 13 à 0 après seulement un quart d’heure de jeu, et l’Afrique du Sud est réduite à quatorze après un mauvais geste de Pieter Steph du Toit. On pense alors que le match va tourner court, et que la France va l’emporter facilement. Mais un champion du monde ne se laisse pas abattre si facilement. Grâce à leur point fort, la puissance, les Springboks vont faire douter nos Bleus jusqu’à prendre l’avantage au score en seconde mi-temps. Mais cette équipe de France a grandi depuis quelques années. Finies les « défaites encourageantes » à répétition. Les Bleus sont désormais tenants du titre du Tournoi des Six Nations et n’ont plus peur de personne. Avec beaucoup de lucidité et l’apport décisif des remplaçants, les hommes de Fabien Galthié repassent devant grâce à un essai de Falatea, avant de parfaitement gérer les dernières minutes. La marque des très grandes équipes. Un nouveau succès qui porte la série de victoires consécutives du XV de France à 12. Tout simplement historique. Un match satisfaisant d’un point de vue technique, mais qui restera dans les annales pour une tout autre raison.
« C’était comme la guerre sur le terrain »
Tels sont les mots du sélectionneur Fabien Galthié. Les organismes des joueurs ont grandement souffert durant ce combat au sommet du rugby mondial. Au total, quatre commotions cérébrales, toutes survenues avant même la mi-temps. Ajoutez à cela deux cartons rouges sortis après de terribles chocs. L’un pour un violent coup de tête, l’autre pour un plaquage aérien dangereux. De quoi choquer le grand public, qui, à défaut de voir de grandes envolées, a assisté à de nombreux arrêts de jeu pour soigner les blessés et sortir les joueurs commotionnés. Un véritable jeu de destruction entre les deux camps dont les Français sont finalement sortis vainqueurs. « Pour gagner, il a fallu ne plus respecter nos corps », souligne même le seconde ligne Cameron Woki. Plusieurs tricolores manqueront d’ailleurs à l’appel pour le dernier match de cette tournée automnale contre le Japon samedi : Antoine Dupont, Uini Atonio ou encore Thibaud Flament. Ce spectacle ne fût pas la publicité espérée pour le rugby auprès du grand public, bien au contraire. Au moment même où le XV de France retrouve une côte de popularité remarquable, et à moins d’un an d’un mondial à domicile.
Marc André
*Ce travail a fait l’objet d’une vérification juridique et éditoriale par Adrien Roche*