À peine un mois après la sortie du nouveau bébé de Sony, Spider-Man 2, il est temps de rendre un test définitif. Est-ce que l’engouement autour du jeu est justifié ? Est-il vraiment le meilleur jeu de super-héros ? Les réponses à toutes ces questions dans notre test.
Il fallait vivre dans une grotte pour louper la sortie du nouveau Spider-Man sur PS5. 2,5 millions de ventes en seulement 24 h, c’est tout simplement un record pour Playstation. Cinq ans après la sortie de son prédécesseur, le nouvel opus séduit le public avec une note de 91/100 et une recommandation culminant à 99 %. Pourtant, le jeu a le goût d’un plat réchauffé aux micro-ondes.
Bon, c’est une suite directe, il faut donc logiquement avoir fait l’opus précédent. Le scénario se déroule dans un New York neuf mois après les événements de Miles Morales. Nos deux protagonistes ont légèrement vieilli et sont surtout bien plus matures. Un point positif, car l’aspect enfantin de Miles Morales avait fait grincer des dents. Nos deux hommes araignées devront lutter contre Kraven, mais aussi un symbiote bien connu par les fans, Venom. Un autre point positif est son aspect graphique. Oui, c’est un jeu nouvelle génération et ça se sent. Mon Dieu que les effets de lumières sont beaux. En se baladant dans New York, on a presque l’impression d’y être. Insomniac, le studio derrière ce jeu, nous montre, si c’était encore nécessaire, son talent pour l’animation et la modélisation. Tout est super fluide, les plans-séquences s’enchaînent comme si l’on était dans un siège au cinéma devant un bon film.
Dans les nouveautés, le joueur peut aussi compter sur une carte deux fois plus grande. Mais pas de panique, s’y déplacer est devenu bien plus rapide en tissant des toiles partout dans la ville, en surfant sur l’eau ou en déployant son wingsuit. Pour les moins courageux d’entre vous, un déplacement rapide existe sans la moindre seconde de chargement, une prouesse.
De leur côté, les quêtes secondaires répétitives ont été revues, ouf, on a presque envie de dire.
Recycler du vieux pour en faire du neuf
Si ce nouveau Spider-Man semble être la référence, une sensation revient, celle de déjà vu. On n’arrive plus à poser la manette tout au long de l’histoire et pourtant. Le jeu est un open-world tout ce qu’il y a de plus classique depuis la fin des années 2000. Des missions bien définies avec des points mis en avant, les missions principales en jaune, les secondaires en rouge, etc. Les arbres de compétences sont, eux aussi, datés malheureusement, tout comme les tenues à débloquer. Le jeu, malgré tous ces aspects positifs, retombe dans les travers des anciens. Le gameplay est exactement le même avec des ennemis qui s’apparentent à des punching ball. Le joueur passe cinq minutes dans des combats qui sont totalement inutiles. C’est sans parler des missions d’infiltration où vous pouvez incarner la ravissante MJ, le game design ressemble aux années 90. Pour finir, les combats de boss sont trop longs, l’objectif étant seulement de les taper jusqu’à vider les trois barres de vies.
Rappeler la nostalgie
Avec ce nouveau titre, le but de Sony est clair. Jouer sur la nostalgie. Quand tous les jeux étaient mieux construits narrativement, sans microtransactions. Mais tout n’était pas mieux avant. Un budget doit être mis dans le game design au risque de faire perdre l’amour des jeux aux vrais passionnés. Ce Spider-Man n’y échappe pas, on a l’impression de parcourir le même monde, de faire les mêmes activités que dans tous les autres jeux du genre. Cet opus laisse une sensation de frustration, c’est d’autant plus dommage pour un jeu qui excelle dans tant de domaines.
Arnaud Pottier