Dernier à avoir reçu les 500 signatures, sur le gong, Philippe Poutou est bel et bien candidat pour la troisième fois consécutive, afin de faire entendre la voix des travailleurs.
Il s’en est fallu de peu. A l’avant dernier comptage des parrainages, Philippe Poutou n’était pas qualifiable pour le premier tour de la présidentielle. Mais grâce à 549 élus parmi lesquels deux de ses concurrents, Jean Lassalle et Jean-Luc Mélenchon, qui lui ont accordé leur parrainage, l’ancien ouvrier de chez Ford sera bel et bien sur la ligne de départ de l’élection présidentielle.
Son parcours
Philippe Poutou est né en 1967 en région parisienne, d’un père postier et d’une mère femme au foyer. Il rate son baccalauréat mécanique et devient ouvrier chez Ford en 1996, spécialisé dans la réparation de machines-outils. Son entreprise ferme en 2019 et il se retrouve alors au chômage.
Politiquement, il commence par adhérer à Lutte Ouvrière à ses 18 ans avant de rejoindre la Ligue Communiste Révolutionnaire, qui deviendra plus tard le Nouveau Parti Anticapitaliste. Il devient le candidat de ce parti en 2012 (1.15%) puis en 2017 (1.09%). A côté de cela, il est également élu conseiller municipal de Bordeaux en 2020 dans une liste commune avec la France Insoumise.
Son programme
Institutions :
- Instaurer le droit de vote pour les étrangers.
- Permettre une auto-détermination des peuples.
Economie et travail :
- Instaurer un SMIC à 1.800 € net d’impôt (pour rappel il est à 1.269 € actuellement).
- Augmenter tous les revenus de 400 €.
- Passer la semaine de travail à 32 heures par semaine.
- Avancer la retraite à 60 ans voire 55 ans pour les travaux pénibles.
- Interdire les licenciements.
- Créer un million de postes dans le service public.
- Rétablir et renforcer l’ISF.
Vie en société :
- Supprimer la Brigade Anti Criminalité (BAC).
- Régulariser tous les sans-papiers.
- Ouvrir 100.000 lits d’hôpitaux.
- Sortir du nucléaire sous 10 ans.
- Rendre les transports publics gratuits pour tous.
Historique de l’extrême-gauche
Jusqu’à 2002, l’extrême-gauche a connu une expansion à quasiment chaque élection. Alain Krivine, décédé le 12 mars dernier, a été le premier représentant de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) en 1969. Puis, c’est au tour d’Arlette Laguiller de porter le flambeau de Lutte Ouvrière à chaque scrutin jusqu’en 2007, avec des scores dépassant les 5% en 1995 et 2002.
En 2002 justement, l’extrême-gauche compte trois candidats, avec Laguiller donc, mais aussi Olivier Besancenot pour la LCR et Daniel Gluckstein pour le Parti des Travailleurs. Cette élection historique marque paradoxalement la fin des succès de l’extrême-gauche. Après l’élimination de Lionel Jospin dès le premier tour, la gauche traditionnelle appelle au vote utile.
En 2007, Besancenot se maintient à 4.08% quand Laguiller chute drastiquement à 1.33%. Comme un dernier coup de semonce, à partir de 2012, Jean-Luc Mélenchon émerge sur le créneau de la gauche radicale récupérant une partie des ex-électeurs de la LCR et de LO. Les deux partis ont ainsi été marginalisés à maximum 1% des voix.
NB: Philippe Poutou étant donné entre 0.5 et 2% dans les sondages, ces données ne sont pas intéressantes à analyser.
NB2: Est entendu par extrême-gauche, l’ensemble des partis situé plus à gauche que le PCF/LFI.
* Ce travail a fait l’objet d’une relecture juridique et éditoriale par Alexis Gilli *
Hugo Romani