Le 10 avril prochain, chaque Français de plus de 18 ans inscrit sur les listes électorales sera invité à formuler son choix pour le futur ou la future présidente de la République. A quelques semaines de cette date fatidique, EDJ News vous invite à en savoir plus sur les candidats et leur programme.
Lancée dans la course pour l’élection présidentielle depuis le 12 septembre, Anne Hidalgo peine, pour le moment, à enclencher une dynamique. Selon un sondage Elabe-Les Echos publié le 3 février, la candidate du Parti socialiste possède 14% d’opinions favorables soit moins que Manuel Valls alors que celui-ci n’est pas candidat. Encore méconnue, malgré son poste de maire de Paris, EDJ News vous propose d’en savoir plus sur la native de San Fernando (Espagne).
Son parcours
Ana Maria Hidalgo Aleu voit le jour le 19 juin 1959 à San Fernando, dans la province de Cadix, en Andalousie, d’un père électricien et d’une mère couturière. Immigrée à deux ans, naturalisée à 14 ans, elle possède la double nationalité. Formée en sciences sociales, Anne Hidalgo devient l’une des premières femmes reçues au concours d’inspecteur du travail. Elle occupera ce poste de fonctionnaire jusqu’en 2011.
Au niveau politique, elle fait ses premiers pas sous la cohabitation de Lionel Jospin et de Jacques Chirac. Elle fut notamment conseillère technique de la ministre du Travail Martine Aubry (dont elle est restée très proche), puis elle tente l’aventure électorale. Elle essuie d’abord un échec aux élections municipales de 2001 où elle perd dans le 15e arrondissement contre Edouard Balladur. Elle est néanmoins élue en raison de la forme du scrutin (par liste) et est désignée première adjointe par Bertrand Delanoé, le nouveau maire souhaitant installer la parité.
En 2014, Delanoé ne se représente pas pour un troisième mandat. Opposée à Nathalie Kosciuszko-Morizet, sa liste Paris qui Ose l’emporte. Sous sa mandature, la dette de la ville continue à grimper (de 110% entre 2014 et 2021), la circulation automobile est restreinte, 76.000 logements sociaux sont construits et la capitale obtient l’organisation des Jeux Olympiques. Elle est réélue en 2020 face à Rachida Dati et Agnès Buzyn.
Son programme pour 2022
Travail :
- Anne Hidalgo veut augmenter le SMIC de 200 euros nets. Il serait alors de 1.470 euros environ.
- Pour réguler les salaires, une rémunération ne pourra aller au delà de 20 fois le salaire le plus bas d’une entreprise. Dans le cas où elle excéderait cette limite, il serait impossible de déduire la rémunération de l’impôt sur les sociétés.
- Les 35h seront conservées, mais les entreprises seront encouragées à diminuer le temps de travail.
Ecologie :
- Vote d’un budget pour fixer les objectifs de décarbonisation.
- Création d’un Impôt de Solidarité sur la Fortune climatique. 50% de ce financement accélérera la transition écologique, le reste aidera les ménages les plus démunis.
- Rénovation énergétique de 760.000 logements par an.
Démocratie :
- Création d’un Référendum d’Initiative Citoyenne pour amender et proposer des lois.
- Restauration de l’autonomie des collectivités territoriales.
- Lutter de manière plus concrète contre la concentration des médias.
Education :
- Calquer la rémunération des enseignants sur celle des cadres notamment en début de carrière (un cadre en début de carrière gagne en moyenne 2.300 euros environ contre 2.076 euros pour un professeur agrégé).
- Lutter contre toutes les discriminations (antisémitisme, LGBTQIO+phobie , racisme).
- Faire en sorte que 60% des entrants à l’université soient diplômés contre 38% actuellement.
Solidarité / Santé :
- Plafonnement de l’âge de départ à la retraite à 62 ans.
- Former 15.000 nouveaux médecins par an.
- Faire en sorte qu’aucun ménage ne doive dépenser plus d’un tiers de ses revenus pour son logement.
International :
- Mettre en place une TVA verte (la TVA serait réduite sur les produits respectueux de l’environnement) en Europe.
- Fiscalité plus forte en Europe pour les multinationales avec un taux minimal d’imposition supérieur à 15%.
- Garantir un accueil digne en toutes circonstances des demandeurs d’asile, par une répartition équilibrée sur tout le territoire.
Que disent les sondages ?
Les enquêtes d’opinions apparaissent guère rassurantes pour la candidate du Parti Socialiste. Depuis sa déclaration de candidature elle n’a jamais excédé la barre des 7%. Un score qui la rapprocherait des records, funestes, de Gaston Defferre en 1969 (5.01% à l’époque où les socialistes n’étaient qu’une force d’appoint) ou de Benoît Hamon en 2017 (6.36%). Et cela va de mal en pis. Certains sondages la placent derrière le candidat du Parti communiste français (Fabien Roussel) et celle du Parti radical gauche (Christiane Taubira).
* Ce travail a fait l’objet d’une double vérification juridique et éditoriale par Enzo Bellini et Léna Peguet *
Hugo Romani