Depuis le 17 mars, l’ensemble de la population française est confinée. Si cette situation semble compliquée pour le plus grand nombre, elle l’est d’autant plus pour les personnes seules et isolées. Un constat qui a poussé les élus de Danjoutin à leur venir en aide.
Au cœur de Danjoutin, petite commune de 3 600 âmes située dans le territoire de Belfort, la bienveillance et l’entraide se font ressentir quotidiennement. En ces temps de crise, un élan de solidarité d’autant plus important a été observé dans ce village où un quart de la population est âgée de plus de soixante-cinq ans. Afin de rompre l’isolement des personnes seules et plus particulièrement des personnes âgées, les élus de la commune ont décidé de mener une série d’actions en commençant par un simple coup de téléphone aux personnes vulnérables. Une initiative lancée par Alain Fousseret, membre du conseil municipal. « Ma belle-mère, qui est âgée de 79 ans, m’a dit un jour que le plus difficile pour elle c’était de ne plus avoir de contact avec les gens », soupire t-il, avant d’ajouter : « J’ai donc eu l’idée de garder le contact avec les personnes seules en leur passant simplement un coup de téléphone. En proposant cette idée au maire, celui-ci a tout de suite approuvé. Il m’a même proposé d’appeler cette initiative « Le téléphone sonne » et c’est comme ça que le projet est né ». Depuis, c’est une douzaine de personnes qui se mobilisent chaque jour pour mener à bien ce projet. « L’idée n’est pas de leur proposer des services, c’est simplement de parler avec eux afin de rompre leur solitude ».
Une détresse parfois dissimulée
Parmi les volontaires, Nelly Labourey, prend en charge une vingtaine de personnes, pour qui la solitude s’avère être pesante. « La première fois que j’ai appelé chaque personne, j’ai ressenti un certain stress face à cette situation inédite, notamment chez deux d’entre elles qui me paraissaient en difficulté, mais qui refusaient de l’admettre », confie Nelly. « Beaucoup de personnes étaient dans la retenue et n’osaient pas trop se confier sur leur quotidien, mais à partir du deuxième appel, j’ai remarqué qu’une relation de confiance commençait à s’instaurer. Il y a notamment un monsieur qui a fini par me confier qu’il ne se sentait vraiment pas bien face à cette situation, non pas parce qu’il était seul, mais parce que son épouse se trouvait en EHPAD ». Une souffrance morale, pas toujours facile à détecter, mais les élus n’en oublient pas la priorité qui est de lutter contre le virus. Ils ont notamment pour mission de déceler d’éventuels problèmes médicaux. « La préfecture nous demande de mener des enquêtes pour savoir si certaines personnes sont potentiellement malades et dans ce cas-là, c’est à nous de les orienter vers des professionnels de santé », ajoute Alain Fousseret. D’autres initiatives sont également menées au sein de la commune, comme par exemple le fait de faire les courses pour les personnes qui ne peuvent pas se déplacer ou encore l’élaboration de masques pour la population. Un ensemble d’actions qui ramène à l’essentiel et qui permet de renforcer le contact humain.