« C’est merveilleux de pouvoir amener cette petite série norvégienne devant un public international »

0
616
Les deux premiers épisodes de la série ont été projetés en avant-première internationale. © Seefood TV

Pour leur première à Canneseries, Erlend Westnes et Christopher Pahle, respectivement réalisateur et scénariste de Dumbsday, sont repartis avec le prix du meilleur scénario. Quelques heures avant la remise de leur prix, EDJ News a pu s’entretenir avec eux. Interview du duo norvégien.

Dumbsday, c’est une comédie où une pandémie mondiale et violente a complètement réduit l’intelligence des infectés à un niveau plus faible qu’un nourrisson. La série, déjà sortie en Norvège, a fait sa première apparition à l’internationale. Erlend Wetstnes et Christopher Pahle présentent leur ressenti.

Comment vous vous sentez après cette première mondiale ?

Erlend Westnes : Je me sens très bien, j’ai trouvé ça génial de la passer sur grand écran, avec tant de monde, c’était merveilleux.

Christopher Pale : C’est la première fois qu’on montre la série en dehors de la Norvège, donc j’étais nerveux de savoir comment les spectateurs allaient réagir… Mais ils ont finalement aimé !

D’où est venue l’idée de cette série ?

EW : J’ai vraiment aimé le genre de la comédie, donc je me demandais comment le mélanger avec le genre apocalyptique. Je me suis aussi posé la question comment est-ce qu’on réagirait si tout nous était enlevé, la nourriture, l’eau, le pouvoir, aucun de nous ne survivrait. Et je me suis dit que c’était une idée intéressante pour commencer.

En tant que scénariste, est-ce que c’était difficile de faire coïncider vos idées avec celles d’Ernest ?

CP : On était tous les deux sur la même longueur d’onde avec Erlend, mais aussi les autres de la direction artistique. On s’est juste dit qu’on ne survivrait pas une seconde à une apocalypse. En plus, il y a tellement de séries où le protagoniste est tellement bon pour gérer cette situation. Je me suis dit que ce serait amusant de regarder quelqu’un qui agirait comme nous, vous savez, qu’est-ce qu’on ferait dans une telle situation ? Nos premiers instincts nous diraient certainement de se planquer et de mourir. Ce n’était pas un scénario facile à écrire, mais la plupart des idées sont vraiment sorties de ce qu’on ferait lors d’une apocalypse comme celle-ci.

Quel est le message derrière la série ?

EW : C’est une bonne question… Pour le personnage principal qui est en train de s’émanciper, et c’est en quelque sorte son histoire, donc c’est surtout devenir un adulte.

CP : Je pense que tu as raison pour le personnage principal. Il vit chez sa mère, même s’il insiste sur le fait qu’il vit dans son propre appartement. Mais il est totalement dépendant du reste de la société auquel il ne contribue pas vraiment. Alors, quand l’apocalypse commence, tout le monde se met à paniquer et attend quelqu’un d’autre que lui pour sauver le monde. Vous savez, quelqu’un va toujours arranger les choses pour nous. Sans vouloir spoiler, les personnages réalisent que c’est bien à eux d’arranger les choses. En quelque sorte, ils ont tous besoin de s’émanciper de leurs parents.

À quelqu’un qui n’a pas vu votre série, qu’est-ce que vous diriez pour le convaincre ?

EW : C’est amusant, drôle et c’est le monde qui part dans tous les sens !

CP : Si vous aimez regarder des gens stupides faire des choses stupides, pensez « Dieu merci ce n’est pas moi » mais sans pouvoir faire vraiment mieux, vous devriez le regarder. Ce sont des gens stupides qui font des choses stupides durant une apocalypse et survivre pour des raisons stupides.  

Qu’est-ce que le fait d’être nommé au Canneserie veut dire pour vous ?

EW : Je n’en suis pas encore sûr… C’est un honneur, super amusant d’être ici, à Cannes, avec toutes ces traditions autour du cinéma, c’est vraiment agréable.

CP : C’est génial de pouvoir amener notre petite série norvégienne à un public international, avec toute la tradition présente ici à Cannes. J’espère que quelqu’un qui n’aurait pas eu l’occasion de voir la série a pu la voir à l’occasion du festival. C’est vraiment un honneur d’être ici.

Quels sont vos futurs projets ?

EW : Je suis en congé maternité… (Paternité corrige Christopher Pahle). J’ai une fille donc, c’est ça mon projet.

CP : Je travaille sur un satyre politique en Norvège, et j’espère travailler ensemble sur un nouveau projet, et peut-être une suite à Dumbdsay ? Ce serait sympa.

Propos recueillis par Dimitri Petit