Cannabis thérapeutique en France : une expérience contrôlée

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L’Assemblée nationale a approuvé, vendredi, l’expérimentation du cannabis thérapeutique dans l’hexagone. Un premier test qui doit commencer au premier trimestre 2020. On fait le point sur l’encadrement de cette mesure.


L’Assemblée nationale a donné son feu vert vendredi pour cette expérimentation. Une information très rapidement reprise par Libération. Capture d’écran de l’article.

Enfin ! Après plus d’une trentaine d’États dans le monde, la France a approuvé ce vendredi l’expérimentation du cannabis thérapeutique. Un feu vert total à l’Assemblée nationale après le discours d’Olivier Veran, député et médecin hospitalier. « Je tiens à préciser qu’il ne s’agit en aucun cas d’une martingale : le cannabis n’est pas le Graal de l’antidouleur (…) Et il ne s’agit pas de développer un nouveau médicament qui remplacerait le paracétamol ou d’autres antalgiques. » Le cadre est posé. Mais contrairement à ce que dit Libération, il n’est pas question de légaliser « le joint qui soigne ». Pas d’usage récréatif, mais uniquement un moyen de soulager certaines pathologies, notamment l’épilepsie sévère et la sclérose en plaque.

Une pratique bien encadrée

Si les effets du cannabis thérapeutique sont connus, aucune étude ne prouve officiellement ses vertus. Et c’est tout le but de cette expérimentation. Depuis 2018, l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) travaille sur la question avec un groupe d’experts. Grâce à ce travail, dès janvier 2020, des patients pourront demander à leur médecin, ou à l’hôpital, une ordonnance pour recevoir un traitement alternatif à base de cannabis. Une pratique très restreinte, puisqu’il s’agit ici, pour certains, d’un médicament de « confort ». Une idée appuyée par le député Olivier Veran. Selon lui, l’objectif est d’aider au mieux de « très nombreux malades, souffrant de douleurs que ne permettent pas, ou très peu seulement, de soulager des traitements » existants. Environ 3000 patients seraient concernés, et pourraient donc recevoir des capsules ou gélules contenant du cannabis. Pour le moment, aucun détail n’a été donné quant à la composition de ces produits. Mais le taux de substance psychotrope ne devrait pas être élevé, afin d’éviter toute dérive à l’utilisation du produit.

Un premier pas

Si c’est une grande nouveauté en France, d’un point de vue législatif, il n’en n’est rien au niveau européen. 17 États appliquent déjà cette réglementation, notamment la Suisse et l’Allemagne. L’année dernière, environ 14 000 Allemands ingéraient des médicaments à base de cannabis. Les mêmes procédés seront employés en France, mais il est hors de question pour le gouvernement d’autoriser la « fumette thérapeutique ». Pratique pourtant tolérée au Canada et en Suisse. Cette première expérimentation constitue un premier petit pas pour la France, qui n’est, pour le moment, qu’une jeune pousse dans ce domaine.