Sur le campus Carlone, à la faculté de Lettres, Arts et Sciences Humaines de Nice, les étudiants éprouvent des difficultés pour mener à bien leur cursus universitaire. Manque de salles, pas de chauffage et toilettes fermées rythment leur quotidien.
« C’est comme le Titanic, mais en pire », ironise Lucas, étudiant en deuxième année de master. À l’entrée du campus, le soleil tape sur les visages. Carlone semble être un endroit agréable pour étudier. C’est en visitant les lieux que la misère commence. « Dans les salles, il n’y a pas de chauffage, on garde nos blousons. Ce ne sont pas de bonnes conditions pour travailler », confie Mélanie, étudiante en deuxième année de licence.
La faculté a expliqué à nos confrères de Nice-Matin avoir reçu les pièces pour réparer le système de chaufferie. Le problème devait être réglé dès le lundi 13 décembre au soir. Mais en arrivant quelques jours après la date fatidique, les radiateurs sont toujours froids. « Cela fait trois ans que nous sommes là et nous n’avons jamais eu de chauffage », affirme Laura, responsable communication du BDE LASH. Résultat: il fait plus chaud à l’extérieur qu’à l’intérieur du bâtiment. Plus agréable, donc, d’assister aux cours dehors.
Certains enseignants préfèrent même faire leurs leçons en distanciel afin de ne pas rester dans la fraîcheur des salles en hiver. « Des cours ont été arrêtés car les professeurs avaient trop froid. On avait à peine 15 degrés dans l’amphi’ », ajoute Laura. Après avoir visité toutes les classes, une légère chaleur se fait ressentir dans l’amphithéâtre 61. Et ce n’est pas une hallucination. « Ils ont vraiment mis des chauffages d’appoint ? » Passée le surprise, les étudiants déchantent rapidement en entendant le bruit monstrueux de ces derniers.
« J’ai trouvé une place… sur des lignes blanches »
Quand ce n’est pas le chauffage qui fait des siennes, ce sont les conditions d’accès au campus qui posent problème. Le seul parking gratuit situé en face de la faculté a fermé en septembre. Depuis, il est difficile pour les étudiants de trouver une place. Pour Lucas, « se garer devient un enfer. On arrive en cours en retard, stressé et donc dans de mauvaises conditions pour apprendre ». Jules, membre du BDE, devait rejoindre Laura. Il est en retard. Quand la jeune femme lui demande s’il a réussi à stationner sa voiture, Jules répond simplement: « J’ai trouvé une place, avant de reprendre, sur des lignes blanches. »
Et cela ne s’arrête pas là! Même si tous les étudiants ne sont pas concernés, certains rapportent la situation catastrophique d’accès pour les personnes à mobilité réduite (PMR). « Il y a un étudiant de la fac qui est en fauteuil et on ne sait pas du tout comment il fait », émet Jules. Pour accéder au campus Carlone il y a beaucoup de marches. Il est ainsi possible de se rendre au bâtiment H, le principal, mais uniquement dans les deux amphithéâtres situés au premier étage. Impossible cependant pour un fauteuil roulant d’accéder au bâtiment « extension ». Il n’y a pas de rampe et il faut d’abord affronter une grande et raide montée.
Des travaux à venir ?
Les salles sont mal isolées et il y a des infiltrations. « Quand il pleut, il y a des seaux par terre dans les couloirs », précise Jules. Le campus manque également de prises pour brancher son ordinateur et de salles d’étude. L’accès à internet est limité. Premier arrivé, premier servi. Un des points positifs pour les étudiants: l’ambiance. Il y a des aménagements extérieurs, avec des tables, mais ce n’est pas suffisant pour les 7.000 étudiants présents sur le campus. Le BDE a engagé des démarches pour aménager un espace non utilisé. Après validation du projet, les membres attendent toujours le début des travaux.
Des aménagements et des réparations sont prévus par la faculté. « Pour le moment, on n’a toujours pas vu la couleur des travaux », indique toutefois Laura. En effet, les rénovations vont être difficiles: impossible de toucher à la structure du bâtiment, classé au patrimoine régional. Son « architecture est brutaliste et, pour le coup, on en prend du brut dans la figure », rigole Jules. Contactée par la rédaction, la faculté de Nice n’a pas donné suite.
* Ce travail a fait l’objet d’une vérification juridique et éditoriale par Léna Peguet *
Margaux Bronnec