Attentat en Nouvelle-Zélande : le gouvernement durcit ses lois sur les armes

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En Nouvelle-Zélande, entre 1,2 et 1,5 millions d'armes à feu, pour la grande partie non enregistrées, sont en circulation. Crédit photo : libre de droit.

Après l’attaque  terroriste  qui  a  couté  la  vie  à  50  musulmans  à Christchurch  vendredi 15 mars, le gouvernement néo-zélandais  avait  promis de durcir la législation sur les armes.

« C’est  maintenant  que  nous  devons  agir« ,  ces  mots,  ce  sont  ceux  de Jacinda  Ardern,  la  première  ministre  néo-zélandaise  dont  le  nom  et  le visage font  le tour du monde depuis trois jours. La population  pleure ses morts  depuis  vendredi  15 mars.  L’attaque  terroriste  contre  deux mosquées, a plongé cette île, réputée pour son faible taux de criminalité, dans  une  profonde  vague  de  tristesse  et  d’indignation.  Et  pour  cause, depuis 1992, le contrôle des armes n’a pas été modifié.

1 arme à feu pour 5 habitants

En Nouvelle-Zélande, il faut obtenir un permis  pour pouvoir  se  procurer une  arme.  Plus  cette  dernière  appartient  à  une  catégorie  « élevée » (par exemple la catégorie E),  plus  elle  est soumise à des contrôles strictes.  Réputé  pour  être l’un  des  pays  les  plus  sûrs  du  monde  avec  une  moyenne  de  30 homicides par an, la Nouvelle-Zélande  compte  plus d’un million d’armes en  circulation.  Près  de  800  000  sont  des  armes  semi-automatiques  et transitent  librement  dans  un  pays  qui  compte  seulement  5  millions d’habitants. Or, une loi existe  pour encadrer la vente d’armes à feu. Une loi, durcie en 1992 après une tuerie de masse à Aramaona,  une île  située au  sud  du pays.  Depuis, aucune modification a été apportée  à cette législation.  Brenton  Tarrent, l’auteur  présumé  de  la tuerie  de  Christchurch,  a  utilisé 5  armes semi-automatiques durant son  massacre. Selon la première ministre, le tireur détenait  un  permis  standard  de  « catégorie  A » en toute légalité depuis novembre 2017.

« Une législation sur les armes  efficace et qui fera la différence »

« Je peux vous assurer que nos lois sur les armes à feu peuvent changer, il  y  a  des  questions  qui  ont  besoin  de  réponses  et  c’est  ce   que  nous recherchons à présent« , a déclaré la première ministre néo-zélandaise dans  un  communiqué.  La  volonté  du  gouvernement  de  durcir  la législation  sur les armes  ne  s’est donc pas fait attendre. 5 jours après le massacre de Christchurch, Jacinda Ardern précise que « Chaque arme semi-automatique utilisée dans l’attaque terroriste de vendredi sera interdite dans ce pays ». Les fusils d’assaut figurent aussi parmi les armes interdites à la vente.  « Après  13  heures,  vendredi,  notre  monde  a changé à jamais et nos lois feront de même« , a  affirmé  le vice-premier ministre,  Winston  Peters. Une réaction rapide,  qui contraste avec  celle  des  Etats-Unis  où  l’épineux  problème  des  armes  à  feu continue de  diviser la population. Pourtant,  55 %  d’Américains  souhaitent  que  la législation sur les armes à feu soit renforcée.