Décevant depuis le début de la saison, les champions de France en titre restent sur une victoire poussive face à Troyes mais les résultats ne suivent pas. Le départ de Kylian Mbappe chez l’ennemi parisien a laissé des traces. Mais qu’est-ce qui a réellement changé depuis la saison passée ?
• Radamel Falcao trop esseulé en attaque
Le départ de la révélation Mbappe au PSG renforce l’importance du capitaine de l’ASM. Auteur de 14 buts en 13 matchs de championnat, le colombien est bien seul en attaque. L’an passé, la relation entre Falcao, Mbappe et Germain était au beau fixe et cela se ressentait sur le terrain. Comme en atteste le classement des buteurs de cette saison, Falcao est seul au monde. Keita Baldé, recruté cet été pour remplacer Kylian Mbappe n’a pas encore trouvé tous les repères. Il en est à 3 buts en Ligue 1. Le départ d’un des leaders du vestiaire de la saison dernière a aussi fait mal à Monaco. Valère Germain, vice-capitaine, a rejoint Marseille et l’international monténégrin Stevan Jovetic, ancien de l’Inter et de Manchester City atterrit en Principauté. Ses 113 buts en 352 matchs font de lui un attaquant d’expérience. Mais trop souvent blessé cette saison, il n’a participé qu’à 6 matchs pour inscrire 2 buts. Mais où est passé Guido Carrillo, le 4è attaquant ? Seulement 2 titularisations, des petits bouts de matchs par-ci, par-là et un doublé contre Guingamp (6-0, 12è journée). Ces 4 attaquants manquent clairement de liant, même si l’attaque monégasque est la 3è de Ligue 1, derrière le PSG et l’OL.
• Une rotation d’effectif qui n’est pas efficace
La profondeur du banc monégasque fait peur. Exit les Bernardo Silva, Tiémoué Bakayoko ou Benjamin Mendy. Place à Rachid Ghezzal, Youri Tielemans et Jorge. L’an passé, l’entraineur Leonardo Jardim arrivait à bricoler tous les 3 jours pour obtenir une équipe compétitive dans chaque compétition. Chaque poste étant doublé, les solutions étaient évidentes pour l’entraineur portugais pour jouer les 63 matchs de la saison 2016-2017. Peu importe l’équipe alignée, le succès était au rendez-vous. Cette saison, les blessures contredisent le technicien monégasque. Thomas Lemar, un des éléments clés du milieu de terrain l’an passé, n’a pas joué depuis le 1er novembre à cause d’une blessure à l’épaule. Et depuis, ces remplaçants ne donnent pas satisfaction. Gabriel Boschilla revient d’une rupture des ligaments croisés et manque clairement de rythme. Rony Lopes, de retour de prêt, et Rachid Ghezzal, arrivé de Lyon se partagent le rôle de milieu droit. Ils ont la lourde tâche de remplacer Bernardo Silva, parti à Manchester City. Mais leurs statistiques sont décevantes. Trop individuels la majorité du temps, ils participent clairement au naufrage de l’ASM.
• Une défense aux abois
Où est passée la rigueur défensive des Monégasques ? Deuxième meilleure défense en Ligue 1 l’an passé avec la charnière Jemerson – Glik, les joueurs de la principauté ont réussi à garder leur cage inviolée pendant 19 rencontres de championnat, soit la moitié de la compétition. Un des meilleurs éléments, le latéral gauche Benjamin Mendy parti à Manchester City, son remplaçant Jorge ne donne pas satisfaction : peu de participation offensive, des performances défensives qui laissent à désirer… Le Brésilien n’est clairement pas à son avantage. Le match face à Leipzig en Ligue des Champions a été le reflet des difficultés défensives. Notamment Jemerson, impliqué sur les 4 buts allemands. Il a hérité de la note de 1 sur 10 dans l’Equipe, la pire de Monaco. Avec 16 buts encaissés en 15 matchs de championnat cette saison, l’ASM se classe 3è au classement de la meilleure défense, derrière Montpellier et le PSG. Le gardien Danijel Subasic a réussi 5 clean sheets en Ligue 1, mais lors des gros matchs la défense est absente : 4 buts encaissés contre Nice, 3 contre Lyon et 2 contre Paris. Ces errements défensifs sont difficiles à expliquer surtout que Leonardo Jardim fait très peu tourner en défense. On retrouve en général les 4 mêmes : Jorge – Jemerson – Glik – Sidibé.
• La ligue des Champions représente un obstacle
Difficile d’oublier l’épopée européenne monégasque de l’an dernier. 16 matchs de la plus belle compétition européenne qui s’est conclue par une demi-finale face à la Juventus Turin. Des matchs tous les 3 jours pendant 10 mois, toujours la même envie et la fraîcheur physique. Cette année, la Champions League semble être un fardeau pour les champions de France. Dernier de leur groupe avec 2 points en 6 matchs, ils n’ont été qu’illusion face à Porto, Besiktas et Leipzig. Les performances ont été meilleures à l’extérieur qu’à la maison, à l’exception du dernier match à Porto où Monaco s’incline 5-2. Les demi-finalistes de la saison dernière peuvent nourrir des regrets lors du match à Louis II face au champion turc Besiktas. L’ouverture de score de Falcao a vite été éclipsée par le doublé de Cenk Tosun. Les monégasques ont été incapables de trouver les solutions pour contourner le blog défensif des turcs. Et que dire de la déroute face au vice champion d’Allemagne. Menés 3-0 en une demi-heure, la réaction d’El Tigre n’y changera rien. 4-1 et une nouvelle valise à digérer. Cette campagne européenne n’aura été qu’un chemin de croix.
Analie Simon