Au moment de la COP 29 à Bakou, l’Université Côte d’Azur sensibilise les étudiants de Nice sur leur mode de consommation via le programme COP Miroir. Un programme que certains étudiants négligent.
Il est 11 h 30 au campus Trotabas de la faculté de droit à Nice, et les stands commencent à ouvrir. Au programme, atelier « Inventons nos vies bas-carbone », fresque du numérique, compostage et lombricompostage. En plein sommet de la COP 29 en Azerbaïdjan, l’Université Côte d’Azur, organisation observatrice à la CCNUCC (Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques) s’engage à soutenir les États membres dans le processus de prise de décision. En parallèle, cette année, elle reconduit l’expérimentation lancée l’année dernière avec l’organisation d’une COP plus locale : la COP Miroir.
« Inventons nos vies bas-carbone »
Au stand « Inventons nos vies bas-carbone », Christophe, Théo et Laura expliquent l’impact actuel de nos consommations sur l’environnement, nos habitudes de tous les jours, mais aussi les astuces pour améliorer notre mode de consommation. « On est là pour qu’ils mesurent l’impact des actions collectives et individuelles sur les émissions de gaz à effet de serre », déclare Christophe, stagiaire à la mission éco-responsable.
Les principaux consommateurs du numérique et de la fast-fashion sont les jeunes et les étudiants. « Ce sont des nouvelles sources de consommation et d’émissions qui pourraient atteindre un jour le niveau des voitures qui est de 2,9 tonnes de carbone par personne », révèle Théo, membre du service civique. L’objectif n’est pas de toucher que les convaincus, mais de sensibiliser tout le monde sous la forme participative. Pour Émilie Demoinet, chargée de la mission éco responsable à l’Université Côte d’Azur, « il faut qu’ils ressortent avec les idées principales. Les solutions pour mieux agir, les problématiques du climats ou encore les pôles importants d’émissions de carbone. Ils pourront par la suite changer leurs comportements.«
Des étudiants pas assez engagés
Toutefois, à l’heure du déjeuner personne ne se présente devant les stands. « L’intérêt et la participation des étudiants va dépendre des campus. Sur Carlone et Valrose il y a beaucoup de passage, mais sur Saint Jean d’Angély et Trotabas c’est assez compliqué”, révèle Laura, frustrée. Ici à Trotabas, malgré le désintérêt des étudiants, les animateurs ne perdent pas espoir. « Généralement, les gens sont curieux, ceux qui suivent les animations s’intéressent à ce qu’on fait derrière. Au fil des discussions certains nous demandent des conseils et souhaitent même s’engager comme nous ! »
Néanmoins, le désintérêt n’est pas la seule problématique. « On souffre du fait que les gens croient déjà connaître les enjeux alors qu’ils ne connaissent qu’un quart des problèmes environnementaux, témoigne Émilie. Personne ne sait ce que sont réellement 20 tonnes de déchets ou de gaz à effet de serre ». Ils essayent alors de changer leurs approches, en faisant des quiz via des QR Code, des marchés solidaires ou des dressings gratuits.
La partie principale de ce programme COP Miroir est de ne pas faire culpabiliser les étudiants sur leur mode de consommation, mais plutôt de recréer du lien et de la solidarité. « On a tellement de messages sur l’écologie qui sont mal abordés que cela produit une cristallisation et un sentiment de ras-le-bol ». L’Université Côte d’Azur réalise des actions similaires tous les jours sur les trois prochaines semaines, un programme bien chargé.
Léna de Quillacq