Je deviens pilote de monoplace

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Première fois que je monte dans une monoplace. L’instructeur me donne les dernières consignes. ©L.D

La société Euroformula propose de se plonger dans l’univers de la course automobile, le temps d’une journée. Passionné de voitures qui font vroom vroom depuis ma plus tendre enfance, c’est tout naturellement que j’ai testé l’activité pour vous. Et croyez-moi, il fallait s’accrocher. 

Enfin ! Ce jour est arrivé, celui de devenir pilote, le temps d’une journée. 8h30, j’arrive sur le circuit de la Châtre, dans l’Indre. La réception est conviviale. Je suis, à première vue, le plus jeune membre, entouré par des trentenaires et quarantenaires. Laurent, mon instructeur pour la journée, me salue : « Bonjour, vous êtes Arnaud, c’est ça ? » intimidé, je lui confirme. 8h45, les choses sérieuses débutent. Il faut trouver un équipement qui nous correspond parfaitement. Cagoule, casque, tenue ignifugée, bottines, un arsenal complet nous attend. On ne rigole pas vraiment avec la sécurité ici. Place au briefing, dernière étape avant d’attaquer le roulage. Tout y est détaillé, la sécurité, le fonctionnement des voitures, comment piloter. « En piste, vous devez toujours faire attention à ceux qui vous entourent. Ces voitures sont conçues pour faire de la compétition, ça va aller très vite. » Le décor est planté. Nous descendons un petit escalier et nous retrouvons devant les fameuses monoplaces, des formules Renault 2.0 (ou F4). Waouh ça en jette. Nous en apprenons un peu plus sur le bolide présent sous nos yeux. Fibre de carbone, moteur de 220ch pour moins de 550kg, cette machine est redoutable. 

Premier roulage

Il est temps de s’installer derrière le volant. Laissez-moi vous conter le périple que cela représente. Il faut tout d’abord retirer le volant, enlever les sangles, puis enjamber toutes les parties en carbone, pour se glisser au fin fond du cockpit. Il m’a fallu m’y reprendre à deux fois, à cause de ma souplesse légendaire, et cette combinaison, qui je dois le dire me moulait un peu. J’appuie sur le bouton start, un vacarme retentit. Le moteur à quelques centimètres derrière mon dos en est responsable. Laurent fait un cercle avec sa main, signe qu’il faut partir. Patatras, je cale. J’ai honte, je vis un moment de solitude comme j’en ai rarement connu dans ma vie. Bon, cette fois, c’est la bonne, les premières sensations de vitesse arrivent. Quelle violence dans l’accélération, mais surtout dans le passage des vitesses. J’ai l’impression de prendre un coup de poing dans le dos à chaque rapport, mais ça a quelque chose de plaisant, je dois avouer. On attaque le premier exercice, savoir freiner correctement. Le but est de se lancer à 100km/h et s’arrêter dans la zone définie. Je m’en sors bien cette fois ! Les exercices s’enchainent et je commence à maîtriser la bête. En descendant de voiture, Laurent me lance « tu t’es bien débrouillé ! T’as déjà fait ça ? » Je lui avoue que ça fait quelques années que je fais du simulateur. « Ça se voit, t’as déjà quelques automatismes, c’est vraiment bien. Cet après-midi, tu vas pouvoir t’amuser. » Car oui, pour l’heure il est temps d’aller manger. 

Reprendre des forces avant de reprendre la piste

L’équipe nous emmène dans un restaurant semi-gastronomique. Tout est luxueux, les mets présentés sont d’une élégance et d’un raffiné auquel je ne suis pas habitué. Ce moment exquis marque un répit après toutes les émotions vécues le matin. C’est aussi le moment d’échanger avec les équipes d’encadrement et les autres participants. Mais une seule idée me revient en tête : la piste. 14h ça y est nous sommes de retour sur le tarmac. Cette fois, nous étudions les trajectoires et la cadence s’accélère. Nous commençons à libérer le potentiel des machines. Dans les virages, je sens mon corps se contracter pour résister à la force centrifuge. Oui, c’est du sport d’être pilote. Je suis en train d’en faire les frais. Après ces 20 minutes, nous avons le droit à un nouveau briefing. Cette fois surprise, c’est pour nous préparer à une séance libre de 10 minutes. 

Pousser à fond

Nous y sommes. Moi, face à la machine. Seul, pas d’exercices cette fois, juste une piste entièrement libre. Je mets la gomme en température et je me lance. Très vite la voiture me satellise, proche des 200km/h en quelques secondes. Le temps s’arrête, ma concentration est à son maximum. La direction devient lourde, tout est un effort. Je passe des virages à pleine vitesse, la sensation est folle. C’est une décharge d’adrénaline. Je me mets à crier de joie dans mon casque, mon rêve d’enfant est exaucé. Je suis pourtant très vite ramené à la réalité. Des gouttes de pluie s’invitent et rendent l’exercice particulièrement périlleux. Des pilotes partent en tête-à-queue, manquant de placarder les voitures contre la barrière de pneus. Je décide de ramener la voiture sagement, la session est déjà finie. J’en veux encore ! Pour finir la journée, nous sommes tous conviés dans une salle pour la remise des diplômes, un moment particulièrement touchant. « Bravo Arnaud, tu peux être fier de toi, tu as fait du bon travail aujourd’hui. Voici ton diplôme de pilote. » c’est sur ces mots que s’achève la journée. Sur la route, pas question de me prendre pour un pilote, même si je dois bien avouer que l’idée me traverse l’esprit. 

Si vous aussi, vous avez envie de vous essayer au pilotage, vous pouvez directement vous adresser à Euroformula. L’expérience a quand même un coût. Comptez 720€ pour la journée complète. 

Arnaud Pottier