Astérix, et les irréductibles Gaulois reviennent pour de nouvelles aventures ce 26 octobre avec le 40e tome de la saga. À Nice comme en France, le marché de la BD fait face à un adversaire redoutable : les mangas et son émergence fulgurante.
“Il y a Astérix, puis il y a les autres”. Le constat effectué par Franck, vendeur chez Alpha BD à Nice, est sans appel. Les autres BD de notre enfance, telles que Cédric ou encore Kid Paddle, ne jouent pas dans la même catégorie que le Gaulois. En chiffres, cette observation est encore plus marquante. “Sur une année pleine, avec la sortie d’un nouvel opus d’Astérix, on est sur un million de ventes en France, avec une première place obtenue et bien loin du second et ces 275.000 unités vendues. Le fossé est énorme, ce qui démontre la puissance d’Astérix”, explique Franck. Certaines bandes dessinées avec une renommée similaire à Astérix, comme Gaston Lagaffe, vont continuer de bien se vendre. “Gaston Lagaffe fait aussi partie du patrimoine français, donc on est sur de très belles ventes. Mais des BD de ce calibre, il y en a seulement 3 ou 4. La BD reste quelque chose de niche.” Concernant les ventes à Nice, Franck n’a pas souhaité divulguer de chiffres. Néanmoins, “la différence de ventes entre les BD est visible de la même manière ici aussi. La France est un pays qui aime le livre et l’avoir en main.”
La ville de Nice à l’honneur
Une BD, de Thomas Mosdi, parue le 1er juin 2018, revient sur l’Histoire de la ville de Nice et de tous les événements qui l’ont amené à devenir le Nissa La Bella que nous connaissons aujourd’hui. Le tome 1 retrace l’histoire niçoise de la Préhistoire jusqu’à la fin du Moyen Âge. Le deuxième tome, sorti le 24 mai 2023, relate la résistance face à l’invasion turque au XVIe siècle jusqu’à ce jour, sans oublier d’évoquer l’annexion définitive de Nice à la France en 1860. Et ça marche ! “Ça a eu son succès. Sans doute à cause d’un certain chauvinisme régional, mais certains clients, dès qu’ils voyaient la BD, se disaient : “c’est sur Nice, donc j’achète.”, raconte Franck. Mais ce succès n’est qu’éphémère et est présent par périodes. “Quand la BD est sortie, on en parlait beaucoup, car Nice met en avant une BD sur sa ville, ce qui est normal. Mais ça ne dure qu’un certain temps. Ça fonctionne également beaucoup à la période estivale avec les touristes. Ils voient une BD sur Nice et se disent que c’est un beau souvenir à avoir de leur visite”, conclut Franck.
“On est obligé de mettre en parallèle la BD et le manga”
Avec l’émergence du manga lors des dernières années en France, la BD subit un contrecoup inattendu et a du mal à tenir la comparaison, pourtant inévitable selon Franck : ”On est obligé de les mettre en parallèle. La personne qui dit le contraire a tout simplement tort et se voile la face en ne regardant pas les chiffres. Il y a un monde d’écart entre les deux domaines au niveau des ventes.” Plus que sur les ventes, le manga possède certains avantages indéniables vis-à-vis de la bande dessinée. Avec son coût plus faible et son obtention plus aisée, il est dur de nier ces atouts. “Les mangas trustent1 le marché. Un livre sur deux acheté en France est un manga. Les revenus générés sont si colossaux qu’ils sont utilisés pour développer la BD, le roman ou encore les œuvres originales françaises.” La tendance à Nice est similaire. Tom, un amateur de lecture, regrette certaines différences. “Je suis fan de BD et de manga, mais il est vrai que je privilégie les mangas ces dernières années à cause du prix. En tant qu’étudiant, je ne peux pas me permettre de mettre quasiment 12€ dessus. À mon grand regret.”
“Villes en BD” Nice n’est pas la seule ville à avoir eu l’honneur d’avoir une BD sur son passé. Une série intitulée “Villes en BD” des éditions Petit à Petit met en lumière et relate l’Histoire riche de certaines villes de France choisies comme Marseille, Toulouse, Bayonne ou encore Bordeaux. Mais pas que. Un ouvrage sur la ville de Bruxelles est également paru. L’auteur et le scénariste ne sont pas les mêmes selon la ville traitée dans l’ouvrage. |
Matys Salvayre
- avoir le monopole
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