Jeux paralympiques 2022: Arthur Bauchet, un Azuréen sur le devant de la scène

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Arthur Bauchet participe à ses deuxièmes jeux cet hiver à Pékin. ©WikimediaCommons

Quadruple médaillé aux Championnats du monde handisport de Lillehammer 2022, quatre médailles d’argent aux Jeux paralympiques de 2018, Arthur Bauchet, 21 ans, n’a pas fini de faire parler de lui. Désormais en course pour les Jeux de Pékin qui débutent le 4 mars, le skieur azuréen se dit prêt à défendre sa position.

« Avant j’étais le petit nouveau, maintenant je suis l’homme à abattre ». En moins de 3 mois, Arthur Bauchet participe aux Championnats du monde handisport et aux Jeux Paralympiques. Initialement prévus en février 2021, les Championnats ont été reportés en 2022 en raison de la crise sanitaire. Pas de répit pour le skieur azuréen qui a dû ajuster ses objectifs aux deux échéances. « Finalement on a vu ça comme une chance. Ça nous sert de répétition générale pour les Jeux paralympiques. Il reste l’objectif numéro un », livre le jeune sportif.

Ce n’est pas la compétition internationale qui préoccupe le plus le skieur, mais la situation sanitaire: « En ce moment, le plus gros stress c’est d’être testé positif au Covid-19 ». Pour éviter une éventuelle mise à l’écart en cas de contamination, Arthur Bauchet suit un protocole strict. « Depuis Noël, je ne vois plus mes proches. C’est dur mais je sais que ça en vaut la chandelle », précise-t-il.

« Les entraînements sont un bonheur plutôt qu’une corvée »

Jeux paralympiques riment avec exigence. Une préparation intensive est nécessaire pour y concourir. Afin de ne pas passer à côté de l’or, Arthur Bauchet renforce sa préparation. Pour développer sa condition physique et gagner en puissance, le natif de Saint-Tropez joint la marche et le vélo à ses entraînements.

« C’est une préparation sur l’année. On commence en juin et on finit en avril. Le reste du temps, on suit des programmes de préparation physique », avant d’ajouter, « le désavantage du ski par rapport aux autres disciplines comme l’athlétisme, c’est qu’on ne peut pas s’exercer n’importe où ».

Les entraînements se font au sein de la fédération. Les sportifs suivent également des stages à l’étranger pour renforcer leurs aptitudes. « Malgré ces contraintes, les entraînements sont un bonheur plutôt qu’une corvée », ajoute-t-il.

« Il y a 8 ans, la maladie m’a mis en fauteuil. Aujourd’hui, je prépare les Jeux »

Arthur Bauchet est atteint de paraparésie spastique, une maladie génétique rare qui engendre des douleurs et des tremblements sur les membres inférieurs. Loin d’être une entrave à sa pratique, c’est aujourd’hui une source de motivation. « Il y a 8 ans, la maladie m’a mis en fauteuil. Aujourd’hui, je prépare les Jeux », affirme-t-il avec fierté. « Le combat de tout sportif, c’est le combat contre soi-même, encore plus quand on a une maladie. Je le mènerai jusqu’au bout ». Un état d’esprit partagé par Cédric Bovetto, coach sportif spécialiste APA (Activité Physique Adaptée): « Chaque entraînement s’adapte aux capacités des sportifs. Mais il est vrai que leur handicap les pousse au dépassement ».

Motivation et ambition sont les mots d’ordre du jeune azuréen. Les Jeux paralympiques d’hiver en 2034 ou 2038 pourraient avoir lieu dans sa région. Un événement qui trotte déjà dans sa tête. « Peut-être que mon discours changera d’ici là puisque j’aurais 34 ou 38 ans. Mais c’est clairement un objectif », révèle-t-il. « Courir en tant qu’athlète dans son propre pays, c’est fou ».

* Ce travail a fait l’objet d’une double vérification juridique et éditoriale par Léna Peguet *

Laure Allard – Ismahan Stambouli