Cinquième épisode de notre série sur les candidats à l’élection présidentielle avec aujourd’hui la présentation du candidat écologiste Yannick Jadot. Qui est-il? Quel est son programme? Réponse dans cet article.
Greta Thunberg, COP26… Le climat est au coeur des préoccupations depuis plusieurs mois voire depuis plusieurs années. Le parti écologiste Europe Ecologie Les Verts (EELV) veut donc en profiter pour faire entendre sa voix sur ses questions. Aux dernières élections les résultats ont été de très bonne augure avec une troisième place aux Européennes de 2019 avec plus de 13% des voix, soit près du double des concurrents de la France Insoumise et du PS. A cela s’ajoute la conquête de villes comme Lyon, Bordeaux ou Strasbourg aux élections municipales de 2020. De quoi espérer le meilleur pour Yannick Jadot?
Son parcours
Né en 1967 en Picardie, Yannick Jadot est un fils d’enseignants. Etudiant en économie, son premier engagement politique débute à 19 ans lors des manifestations contre la loi Devaquet (projet de loi finalement abandonné visant à sélectionner les étudiants à l’entrée à l’université). Spécialisé dans le commerce international, il devient en 2002 directeur de Greenpeace où il se signale en entrant par effraction dans un port de sous-marins nucléaires (ce qui lui vaudra une condamnation).
Politiquement, il rejoint les Verts en 1999 où il participe activement à la campagne électorale 2002 de Noel Mamère. Il est directeur de la communication du parti lors de l’élection européenne de 2009, meilleur résultat d’EELV de son histoire avec plus de 16%. Il est élu député européen et le sera à nouveau en 2014 puis 2019. Désigné candidat pour l’élection présidentielle en 2017, il abandonne en faveur de Benoît Hamon devant des sondages catastrophiques.
Son programme
Ecologie :
- Porter le budget de prévention des risques environnementaux de 0.5 à 1 milliard d’euros.
- Implanter 3.000 éoliennes supplémentaires.
- Garantir la sortie du nucléaire d’ici 20 ans.
- Verser un chèque énergie de 400 euros par an pour 6 millions de ménages.
- Investir 4 milliards d’euros pour moderniser et rénover les infrastructures ferroviaires.
- Interdire les lignes aériennes pour des trajets qui dureraient moins de 4 heures par un autre moyen de transport.
- Stopper la bétonisation des sols d’ici 2025.
- Sortir de l’élevage dit intensif.
Economie :
- TVA à 5.5% pour les transports collectifs et à 20% pour les transports polluants.
- ISF climatique: taxer les fortunes supérieures à 2 millions d’euros pour financer la transition écologique.
- TVA à 0% sur l’alimentation biologique.
- SMIC à 1.500 euros nets.
Santé :
- Doubler les capacités d’accueil en faculté de médecine.
- Légalisation du cannabis.
- Création de 10.000 lits en psychiatrie.
Education :
- Recruter 65.000 enseignants.
- Au collège, à raison de deux heures par semaine, instaurer des cours pratiques: réparation, cuisine, jardinage.
- Création de fillières professionnelles dans toutes les branches et pour tous les métiers.
Sondages et historique des écologistes à la présidentielle
Les sondages de Yannick Jadot sont sur une pente globalement descendante depuis sa désignation fin septembre. Après avoir cumulé 13% des intentions de vote (et même 17% dans le cas où il n’y aurait pas eu de candidature de la part du PS), Jadot semble aujourd’hui surtout lutter pour obtenir les 5% nécessaires pour obtenir le remboursement de ses frais de campagne.
Historiquement le courant écologiste n’a jamais pesé très lourd à l’élection présidentielle. René Dumont en 1974 pose les prémices de ce mouvement. Dans les années 80, Brice Lalonde et Antoine Waechter en font une force indépendante avant que Les Verts ne deviennent une force d’appui du PS. En 2002, deux candidatures écologistes se dégagent : Noel Mamère pour les Verts (Ecologiste « de gauche » 5.25%) et Corinne Lepage pour Cap21 ( Ecologiste « de droite » 1.88%). Même chose en 2007 où José Bové se présente en même temps que la candidate écologiste Dominique Voynet qui obtient un score historiquement faible pour Les Verts (1.57%). En 2017, EELV ne présente pas de candidats et soutient Benoît Hamon, ce qui n’empêchera pas le crash du candidat du PS.
* Ce travail a fait l’objet d’une double vérification juridique et éditoriale par Léna Peguet *
Hugo Romani