Acheter une PS5 en 2022 : mission impossible ?

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Les deux éditions de la PS5 sont aussi rares l’une que l’autre : parvenir à en acheter une en 2022 relève de l’exploit. © Marco Verch

Cet article a été réalisé dans le cadre d’une série de « j’ai testé pour vous » des Masters 1 de l’EDJ.

Plus d’un an après sa sortie le 19 novembre 2020, la pénurie de PS5 est toujours d’actualité. Lorsque certaines enseignes parviennent à en mettre en vente, quelques secondes suffisent pour que tout le stock soit écoulé. Notre rédaction a tenté l’impossible : réussir à acheter la dernière console de Sony.

La PS5 continue de déchaîner les passions. Rien ne saurait freiner ses acheteurs : ni son prix de 500 euros, ni sa pénurie mondiale. Sous sa forme digitale ou standard, difficile de mettre la main dessus. Les ventes sont de plus en plus fréquentes, mais toujours aussi timides. À chaque nouveau stock, c’est une course contre-la-montre (et les milliers d’autres acheteurs) pour tenter d’obtenir la précieuse console. En cause, une pénurie mondiale de semi-conducteurs, essentiels à l’assemblage de la PS5. Pourtant, pendant la présentation des résultats trimestriels du 4 août 2021, le directeur financier de Sony, Hiroki Totoki, s’est montré rassurant : “Nous ne sommes pas inquiets pour l’approvisionnement en semi-conducteurs”. Le CEO de Playstation, Jim Ryan, espérait quant à lui “voir une sorte de retour à la normale quant à la PS5 afin de répondre à la demande sur cette période (les fêtes de fin d’année, ndlr)”. Pourtant, en ce début d’année 2022, les acheteurs sont loin d’être rassasiés, et les chiffres de vente de la console restent bien en deçà des attentes.

“En deux jours, ma console est partie pour plus de 1 000 euros”

La PS5 a fait un démarrage historique lors de sa mise en vente : quelques heures ont suffi à écouler les stocks. Sony a parlé d’un engouement “jamais vu auparavant”. Pourtant, à ce jour, les chiffres sont bien plus mitigés. En 2021, la PS5 n’a représenté que 28,05% des parts du marché des consoles en France, avec près de 600 000 produits vendus. Si la Xbox est encore en dessous avec 10%, les deux sont très largement dépassés par Nintendo. La Switch, dernière console de la firme japonaise, a constitué plus de 57% des parts du marché français. Un succès largement dû aux pénuries des deux consoles de Sony et Microsoft. Les chiffres sont si bas que Playstation a pris une décision inédite : celle de relancer la production de plus d’un million de PS4 en 2022 pour pallier au manque de PS5.

Notre rédaction a rencontré l’un des principaux obstacles de Sony : les scalpers. Ce terme désigne les spécialistes de l’achat-revente de PS5. Ces derniers passent leurs journées à attendre les remises en stock sur les différents sites, se procurent plusieurs consoles au prix de base et les revendent ensuite deux à trois fois plus cher. Sur Le Bon Coin, certaines ont même été vendues à plus de 2 000 euros. Titouan*, 23 ans, a participé à ce phénomène : “à la base, je ne comptais pas revendre ma PS5. J’y jouais souvent, mais quand j’ai eu des problèmes financiers, la solution était évidente. Je l’ai mise en vente sur Le Bon Coin, et en deux jours elle est partie pour plus de 1 000 euros. Je l’ai refait plusieurs fois ensuite”, se réjouit l’étudiant parisien.

Obtenir une PS5 : mode d’emploi

Difficile, en ce début d’année 2022, de se procurer la sainte console à son prix de base. Certaines entreprises de distribution favorisent même leurs employés, ce qui rend les choses encore plus difficiles. Malvin*, qui travaillait chez Leclerc au moment de la sortie de la PS5, l’admet : “les stocks sont si rares que notre patron a informé toute l’équipe dès qu’on a eu la main sur quelques consoles. Il a décidé de donner la priorité à mes collègues et moi. Sans ça, je n’aurais pas eu le courage de tout faire pour en acheter une”. Mais rien de tout cela ne saurait tarir notre détermination.

Plusieurs conditions doivent être réunies pour espérer pouvoir se procurer la console tant attendue. Premièrement, un ordinateur avec plusieurs onglets et navigateurs ouverts à la fois, et être prêt à bondir sur chacun d’eux. Cdiscount, Leclerc, la Fnac, Amazon ou Auchan, il faut un compte client pour faciliter l’opération et éviter tous les bugs possibles. Sur Amazon et la Fnac, on met la PS5 dans sa liste d’envies. Dès qu’elle sera disponible, on la fait ensuite glisser dans notre panier. Un bon moyen d’esquiver la liste d’attente de plusieurs dizaines de milliers de personnes. Quand ceci est fait, on s’abonne au compte Twitter de Dealabs et on active les notifications : leur Community Manager nous informe lorsqu’un stock arrive. On s’installe confortablement… et on attend. Dès que Dealabs nous informe que la console est en vente, on clique sur le site correspondant et on met la merveille dans le panier. Peu probable que l’on fasse partie des chanceux la première fois. Un écran s’affiche devant nous : “désolé, ce produit est indisponible :(« . Ce smiley triste semble presque nous narguer, mais il ne faut pas abandonner. Il faut recommencer au prochain stock, qui peut être dans trois heures ou dans trois jours.

C’est à peu près ça, oui : il faut être collé à Twitter pour espérer un résultat. Sur une semaine, la situation s’est répétée huit fois. Cdiscount a lancé quatre stocks, et aucun n’a été une réussite. La seule vente proposée par Amazon non plus. Nous avons également bondi sur les deux premières de la Fnac, sans succès. Et puis, ce jeudi, le moment tant attendu : à peine trois secondes après l’annonce de Dealabs, la PS5 était dans notre panier. Moment de doute : est-ce bon ? On tente de valider : “désolé, le serveur ne répond pas”. Au bout de cinq tentatives, le site nous demande nos codes de carte. Nous la connaissons bien évidemment par coeur après une semaine à ses côtés. “Votre commande est validée.” Non. Si ? Ça y est ? Le cauchemar et les heures de stress sont derrière nous ? Rien ne semble vrai, jusqu’au mail de la Fnac qui nous informe que notre commande est disponible. Le vendeur la sort de son carton, sous les yeux envieux des autres clients. Et, une fois arrivée chez nous, cette console a une saveur encore plus délicieuse.

Microsoft et le rachat d’Activision Blizzard, quel avenir pour la PS5 ?

69 milliards de dollars, c’est le chiffre annoncé par Microsoft lors de sa récente acquisition de l’éditeur de jeux vidéo Activision Blizzard. Moins d’un an et demi après l’acquisition de Bethesda pour 7,5 milliards de dollars, la multinationale frappe un nouveau grand coup dans le monde du jeu vidéo. Avec pour objectif d’enrichir le catalogue de son Game Pass, Microsoft pourrait potentiellement priver Sony de franchises iconiques. Activision Blizzard édite notamment les jeux Call of Duty, dont les deux derniers opus sont parmi les trois jeux les plus vendus de la PS5. Doit-on craindre une exclusivité Xbox pour la célèbre franchise de jeux de guerre ? Difficile de croire que Microsoft se priverait des millions d’euros générés par les micro-transactions des joueurs sur la PS5. Cette récente acquisition donnera assurément de nombreux avantages aux joueurs de Xbox, mais ne devrait pas handicaper ceux qui ont porté leur dévolu sur la PS5. Rassurés ?

*Les prénoms ont été modifiés à la demande des intervenants

*Ce travail a fait l’objet d’une vérification juridique et éditoriale par Léna Peguet*

Adrien Roche