NIFF : un nouveau regard sur le cinéma israélien

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Le NIFF en est à sa treizième édition./ Photo Paul Guianvarc'h

La découverte d’un nouveau cinéma est toujours un moment de bonheur. Par une sensibilité ou une culture différente, aucun cinéma ne se ressemble. Le Nice Israël Film Festival se déroule tout au long de ce mois de mars et propose un portail d’accès au discret cinéma israélien.

La grande force d’un festival est de donner à découvrir une autre approche du septième art. Un autre cinéma, hors des circuits traditionnels de distribution. Le Nice Israël Film Festival (NIFF) ne déroge pas à la règle. L’association entre la cité azuréenne et « la terre promise » pour la promotion du cinéma est plus forte que jamais. Après une courte présentation du programme de la soirée, les lumières s’éteignent et l’aventure commence.

Le court-métrage Upper Lip de Shiri Cohen ouvre la soirée. L’histoire se déroule dans un salon de beauté où une jeune fille de douze ans vient pour la première fois. À l’approche de sa Bat Mitsvah, l’épilation des sourcils est un passage obligatoire. La fillette voit des femmes se faire arracher la moustache à la cire. Les gémissements l’inquiètent au point de la faire paniquer lorsqu’elle arrive sur la chaise à son tour. Toutes les dames présentes interviennent pour l’empêcher de bouger. La caméra se place au-dessus des protagonistes pour apercevoir l’action dans son ensemble. Malgré les apparences, la scène est comique. Et la chute l’est tout autant.

Arrive ensuite le long-métrage d’Evgeny Ruman, Golden Voices. L’on suit Raya et Victor, deux Russes arrivant en Israël en 1990, comme de nombreux autres immigrés juifs après la chute du rideau de fer. Ces anciennes gloires du doublage soviétique entament une nouvelle vie, loin de leur lustre d’antan. Le film est une comédie dramatique intelligente, jouant habilement sur le décalage des cultures et la place accordée aux nouveaux arrivants ne parlant pas leur langue, l’hébreu. Leurs tribulations les amènent à remettre en cause leur couple et « la terre promise » où monts et merveilles leur était promis. Le contexte politique est présent en arrière-fond avec un masque à gaz en seul cadeau (ainsi qu’un petit drapeau) offert à leur arrivée.

Une programmation de qualité, impossible à voir en salles en temps normal. La découverte d’une culture différente et riche. Alain Enkaoua, directeur du festival, précise que la menace du Covid-19 risque d’interrompre prématurément la diffusion des films. Il note d’ailleurs « qu’il y a moins de monde que d’habitude dans l’assemblée », avant de préciser, « tant qu’aucune indication formelle nous sera donnée, nous serons là ». En attendant, le public, conquit, discute de la séance de longues minutes après la fermeture des portes. Telle est la force du cinéma. Telle est la force du festival.