La vraie vie de commentateur sportif

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Xavier Martel à gauche prêt à commenter. Crédit photo : Adrien Blettery.

Rêve ultime pour la plupart des nouveaux entrants en école de journalisme, devenir commentateur sportif. Mais, à l’heure des économies pour les médias, faire ce métier relève de l’exploit.

Vous avez déjà croisé ce type de personne devant un match FIFA qui enfile son plus beau costume de commentateur. Ou c’est peut-être vous, justement cette personne qui s’enflamme sur les moindres actions. La plupart dans ce cas, rêvent devenir commentateur sportif, mais cette fois pour de vrai et pour une chaîne de télévision.

C’est le cas de Xavier Martel, formé à l’IEJ Paris. Le natif de Marseille commence par travailler pour la Fédération Française de Football (FFF). Puis, il sillonne la France pendant 4 ans pour offrir ces services de commentateur : « Je commentais le championnat de National sur la chaine YouTube, c’était mon premier job après l’école. J’ai eu de la chance mais ce n’était pas facile, je travaillais uniquement lorsqu’ils avaient besoin de moi. Ce n’était pas assez pour vivre. » Vendeur pendant 4 ans par la suite, la fièvre du journalisme rattrape très vite Xavier.

Capture d’un live d’un match de national commenté pour la FFF. Crédit photo : FFF.

La passion plutôt que l’argent

Selon la plupart des sites d’orientation, le salaire minimum pour les débutants est de 1500 euros. Admettons que c’est le cas (aucun salaire n’est fixe, tout dépend de l’employeur), il faut également penser à tous les déplacements. Xavier n’oublie pas que la passion prime avant tout : « Nous ne sommes pas journalistes pour être riches, mais dans ce métier il faut rester humble. C’est capital ! Au niveau des kilomètres, la société de production me les rembourse. Donc j’ai de la chance. Ce n’est pas toujours le cas. »

Aujourd’hui, commentateur pour le club de l’Olympique de Marseille, le diplômé de Paris, occupe un emploi stable. Une aubaine pour celui qui ne s’y attendait pas forcément : « cet été, Hervé Philippe patron des médias de l’OM, a voulu que l’on se rencontre. Il m’a proposé de commenter tous les matches du club phocéen. Je me rends compte de la chance que j’ai et encore une fois si cela s’arrête, ce n’est pas grave. C’est une véritable chance de commenter son club de cœur dans une ville comme Marseille. »

Accréditation de l’OM.
Crédit photo : Adrien Blettery

Un travail fait de concessions

En France, 60 000 journalistes exercent le métier de leur rêve. Seulement 3000 d’entre eux sont journalistes sportifs, répartis sur tous les supports : presse écrite, télévision, radio et web. La profession nécessite du temps et occupe tous les week-ends. Le soutien de la famille est primordial : « Je peux remercier ma femme de me laisser faire ma passion, car pour un match à 21 heures, je dois y être 2 heures avant. C’est ce que je me fixe donc ça nécessite du temps et du coup moins de moments en famille. »

Durant sa période avec la FFF, trouver des infos sur les joueurs n’était pas simple pour notre protagoniste : « Concernant la Ligue 1, je veux me concentrer sur les statistiques qui peuvent faire la différence donc je me concentre sur les forums et les sites des deux clubs. Cependant, le plus compliqué restait le commentaire pour le championnat National : il y a moins d’infos. Je me dirigeais vers les sites de supporters ou sur les réseaux sociaux des clubs. » Il y a également du travail à faire sur son caractère. La personne prétentieuse ne pourra réussir dans ce monde. « Dans le journalisme comme dans le commentaire, il n’y a pas de place pour les timides. Des erreurs on doit en faire, c’est obligatoire pour apprendre […] Ma plus grosse erreur est d’avoir confondu Balotelli et Mitroglou sur une action, vous vous rendez compte ? ».

Du rêve à son accomplissement, le chemin sera long et semé d’embûches pour devenir commentateur sportif, mais le jeu en vaut la chandelle ! Vous ne pourrez pas dire que vous ne le saviez pas…