Un studio de cinéma, un décor naturel, des techniciens locaux… Nice est le deuxième pôle de cinéma en France. Avec des objectifs internationaux.
“Action”. Une figurante sur un vélo bleu. D’autres assis sur des chaises bleues. Pendant que l’actrice principale, Isabel Otero, se hâte vers Hubert Roulleau. Sur le quai des Etats-Unis, tout est en place pour la deuxième journée de tournage de la série “Crimes parfaits”. Sous le regard attentif des passants parfois (trop) bruyants. “Investir de l’argent et promouvoir le cinéma sur la Côte d’Azur”, c’est bien ce qu’a décidé Christian Estrosi, en relançant les studios de La Victorine. Dans son rapport remis au maire, Eric Garandeau, ancien président du Centre national de cinéma, veut “adopter un positionnement stratégique” notamment pour “rivaliser à l’échelle internationale et devenir numéro un en France, en exportant sa marque et en s’agrandissant.” À commencer par une alliance avec les studios Provence de Martigues.
Tout à disposition
“C’est un grand avantage d’avoir des studios à disposition”, explique Frédéric Bovis. Patron et fondateur de la société KANZAMAN (production de longs-métrages et pubs), basée à Monaco, il intervient à l’Ecole Supérieure de Réalisation Audiovisuelle (Esra). Entre deux conférences, il avoue “la Côte d’Azur attire toujours même si c’est cher”. Plus élevée que le reste de l’Europe, avec notamment des charges sociales “aux alentours de 64%”. Des coûts importants certes mais en plus des lieux “fabuleux”, du matériel, un studio de fonction des techniciens et comédiens professionnels locaux sont à disposition. “Les clients arrivent avec leurs bagages, on fait le film, ils repartent avec leur disque dur“, raccourcit Frédéric Bovis. “Leurs bagages” ? Rien d’autre que le producteur, le metteur en scène et le chef opérateur. Tout le reste est fourni et “cela fait gagner du temps donc de l’argent”.
Luminosité, décor, météo…
C’est bien le cadre qui attire d’abord. Frédéric Bovis montre du doigt le ciel : “Des lieux tous différents, avec toujours la qualité d’image grâce à la lumière du soleil. Il se réjouit, un client m’a appelé tout à l’heure pour me dire que [nos images] étaient magnifiques”. Tourner à Nice “laisse la possibilité de [s’]étendre partout”, raconte Ornella Schmitt, assistante accessoiriste de la série Riviera. “Les producteurs ont hésité entre Marseille, la Grèce ou Nice”. La capitale azuréenne gagne le casting grâce à ses nombreux atouts “naturels”. Un bon climat même en hiver, une possibilité de tourner en mer, les palmiers, la neige à une heure de route, de grands axes routiers sur les hauteurs, proche des boîtes de nuit de Monaco et des yachts à Villefranche. “Le tournage de la série dure six mois, c’est rare, on a beaucoup de chance” se réjouit-elle. A la fin de ses études à l’ESRA, Ornella Schmitt a obtenu un contrat pour Riviera. L’étudiante avoue : “Notre directeur de production a fait un deal avec le directeur de l’ESRA, pour avoir des stagiaires, elle ajoute, beaucoup d’étudiants sortis de l’école travaillent pour la série”.
Charlotte Moreno
Une partie du 7eme art sur la côte d’Azur
De grands cinéastes se sont inspirés de la Côte d’Azur pour leur oeuvre cinématographique. “Et Dieu… créa la femme” de Roger Vadim, tourné à Saint-Tropez et Ramatuelle en 1956. Avec la grande Brigitte Bardot.
“La cité de la peur” d’Alain Berberian, en 1993. Une grande partie du film a été tourné à Cannes
“Le grand bleu” de Luc Besson en 1988, l’un des “plus grands films français” selon les spectateurs. Beaucoup de scènes sont faites à l’aéroport de Nice.