Longtemps désirée par les acteurs de la Ligue 1, l’assistance vidéo à l’arbitrage (VAR) a fait ses grands débuts cette saison dans le Championnat de France. Après 2 mois de compétition, le nouvel outil censé limiter les erreurs d’arbitrage fait beaucoup parler.
A peine arrivée et déjà contestée. L’assistance vidéo à l’arbitrage (ou VAR) a fait ses débuts en Ligue 1 le 10 Août 2018 à l’occasion du match Marseille-Toulouse. Et il n’a fallu que 43 minutes avant de s’en servir. Accroché dans la surface de réparation, le Marseillais Valère Germain s’écroule. Les arbitres situés dans le camion de la VAR interpellent Ruddy Buquet par l’oreillette. L’homme en orange siffle et dessine un rectangle avec ses doigts, signe d’utilisation de la vidéo. C’est un geste vu à de nombreuses reprises dans les 8 premières journées de championnat.
Et pour cause, la VAR a permis de siffler des pénaltys qui n’avaient pas été vu en premier lieu par l’arbitre principal. Lors de « l’Olympico » entre Lyon et Marseille (6e journée, 4-2), le Lyonnais Bertrand Traoré est fauché dans la surface par Kévin Strootman. Le jeu se poursuit mais le Burkinabé reste au sol. Apres quelques secondes, Clément Turpin interrompt le jeu pour aller voir les images proposées par ses collègues. Il siffle sans hésiter le pénalty pour les Gones, transformé par Nabil Fékir.
Un autre cas similaire a été observé lors de Monaco – Lille (2e journée, 0-0). Le défenseur Lillois Celik ceinture Falcao dans la surface. L’homme en noir laisse l’avantage avant d’interrompre le jeu pour siffler pénalty.
La VAR ne fait pas le bonheur de tous
Si beaucoup d’amateurs de foot pensent que l’arbitrage vidéo résout tous les problèmes, il n’en est rien. Il existera toujours des actions litigieuses. Bruno Derrien, consultant pour Eurosport explique que la VAR « est une vérité, mais pas une vérité absolue. » Le match entre Guingamp et le PSG (2e journée, 1-3) est resté dans toutes les têtes bretonnes. Tout d’abord, le but du 2-0 refusé à Benezet pour une légère poussette sur un défenseur parisien, puis un pénalty non accordé sans l’aide des images, après un tacle appuyé de Meunier sur un attaquant guingampais.
Paris, Monaco, Lyon… La VAR avantage-t-elle les grosses écuries ? Les autres équipes se sentent délaissées, et ce n’est pas les Strasbourgeois qui diront le contraire. Lors de l’affrontement face à l’OM (7e journée, 3-2), l’attaquant marseillais Florian Thauvin tombe dans la surface. L’arbitre siffle pénalty après visionnage de la vidéo, qui débouche sur l’égalisation olympienne. Une décision qui a du mal à passer du côté alsacien, encore plus quand le principal intéressé avoue les faits :
« Florian Thauvin a reconnu qu’il avait plongé. Au final, la vidéo ne sert à rien… Bien sûr, elle sert et elle servira. Mais là, il faut arrêter de prendre les gens pour des ânes. » (Thierry Laurey, entraîneur de Strasbourg)
Quelques réglages à peaufiner
La vidéo a donc beaucoup de progrès à faire, surtout au niveau technique. Critiquée lorsqu’elle est active, la VAR s’attire une nouvelle fois les foudres des footballeurs…quand elle est absente. Les Strasbourgeois ont une nouvelle fois connu une mauvaise expérience contre Dijon puisque la technologie a connu des problèmes pendant les dix premières minutes du match. Personne ne s’est rendu compte de rien et les entraîneurs n’ont été averti qu’à la mi-temps du « problème. » La panne a été encore plus longue entre Rennes et Toulouse. En effet, la partie s’est déroulée entièrement sans la vidéo. Et une nouvelle fois, une situation douteuse a fait parler. Alain Casanova, l’entraîneur des Violets, estime qu’une aide aurait été la bienvenue sur un accrochage litigieux dans la surface rennaise. Mais il reste confiant pour la suite : « cela demande des réglages et des adaptations. »
ANALIE SIMON