737 Max 8 : le bijoux empoisonné de Boeing

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Le max 8 est la 12ème version du 737 de Boeing, qui a transporté 22 milliards de passagers en 50 ans. Crédit : capture d’écran Youtube / Boeing.

Du succès au fiasco, il n’y a qu’un vol. En l’occurence, il y en a deux : le 610 de la compagnie Lion Air et le 302 d’Ethiopian Airlines. Lesquels se sont écrasés, respectivement en octobre 2018 et mars 2019, quelques instants après leur décollage. Depuis, la quasi-totalité des compagnies exploitantes et des autorités internationales ont interdit de vol l’appareil. Une situation inédite pour un aéronef commercial, alors que ce modèle n’est en service que depuis deux ans et qu’il pèse déjà dans le ciel mondial.

40 % des profits

Le 737 Max 8 coûte près de 104 millions d’euros à l’unité. Depuis ses premiers vols en 2017, les compagnies aériennes se l’arrachent. À tel point que 40% des profits du constructeur américain Boeing, proviennent des ventes de cet appareil, soit 30 milliards de dollars de chiffre d’affaires annuel. Moderne et destiné au vols moyens-courriers (inférieurs à 2000 km), il est rapidement devenu l’appareil le plus vendu au monde. 350 aéronefs sont livrés, plus de 150 sont en service.

Les low-cost en sont accros

Si l’avion s’est rapidement (et bien) vendu, c’est notamment grâce aux compagnies low-cost, dont le nombre est toujours plus croissant. Elles en raffolent, tout comme l’Airbus A320 : concurrent français direct du modèle américain. Quarante-sept compagnies, du monde entier, en possèdent au moins un. En tête des plus accros : la Southwest, compagnie low-cost américaine, avec 34 appareils.

5 000 appareils commandés

La douzième déclinaison du 737, soit le Max 8, c’est aussi et surtout 85% du carnet de commandes. Soit cinq mille appareils en cours d’assemblage ou en attente de livraison. Cinquante par mois sortent des hangars de Boeing. Depuis le crash du vol d’Ethiopian Airlines, le 10 mars dernier, dans lequel 157 passagers sont décédés, la majorité des pays ont décidé, par mesure de sécurité, de clouer ce modèle et son petit frère (le Max 9) au sol. En attendant que l’enquête détermine les causes du crash, Boeing a décidé de suspendre les livraisons, mais pas la production. Deux avions par jour sont assemblés, se posera rapidement la question du stockage des appareils, qui ne peuvent donc pas être livrés. Autre conséquence : l’addition qui s’annonce salée pour Boeing. Des compagnies, comme la Norwegian, qui ne peuvent pas affecter leurs appareils demandent dédommagement. Au-delà de l’argent, la confiance des passagers et des membres d’équipages vis-à-vis de l’appareil en prend un coup.