En salle depuis le 13 mars, « Mon bébé » raconte l’histoire de Jade, une fille de 18 ans qui va bientôt partir faire ses études au Canada. Elle va alors devoir quitter ses amis, sa ville, et sa mère…
Témoin de toute une génération, le film « Lol » avait su conquérir les adolescents en 2009, le pari est à nouveau lancé à avec « Mon Bébé ». On retrouve à nouveau une ambiance bien connue des jeunes : smartphones, soirées techno ou encore cette folle envie de découverte. Une étude le démontrait déjà dans le journal 20 minutes en octobre dernier : « Qu’ils aient déjà sauté le pas ou non, 39 % des jeunes ont l’intention de partir à l’étranger pour faire leurs études ».
Une histoire bien réelle
Lisa Azuelos n’a pas réalisé ce film au hasard. Elle confie : « toute l’histoire est vraie, c’est d’ailleurs ma fille Thaïs Alessandrin qui joue son propre rôle. Quand j’ai su qu’elle avait été acceptée au Canada j’ai réellement commencé à la filmer tous les jours ».
La relation mère-fille était déjà évoquée dans le film « Lol », on la redécouvre sous un nouvel angle dans « Mon Bébé ». La réalisatrice s’adapte à la nouvelle génération : si on retrouvait MSN et les concerts de Rock dix ans avant, ici on évoque les applications de rencontre ou encore la géolocalisation intégrée au smartphone.
Interprétée par Sandrine Kiberlain, Héloise, la mère de Jade n’hésite pas à être dans l’excès dans toutes situations, elle crie, pleure et protège sa petite dernière. « Toutes les mères se reconnaitront dans certaines scènes. Par moment je n’ai pas suivi le scénario et je me suis vraiment lâchée. Par exemple quand la porte claque et que tout à coup on ressent la plus grande des injustices car nous n’avons pas eu le merci que l’on attendait… Le cinéma permet de montrer ce que l’on vit derrière la porte ! », raconte l’actrice.
Partir et laisser partir…
Comme dans la plupart de ses films, Lisa Azuelos s’inspire de son quotidien : « mes scénarios sont plutôt simples. Je traite de choses banales. Quand j’évoque ma vie, les gens ont l’impression que je parle de la leur », explique t-elle. C’est aussi ce qui fait le charme de « Mon Bébé ». Nombreux sont les parents qui se reconnaîtront dans ce film. Pour Sandrine Kiberlain, laisser partir sa progéniture est une étape très difficile, autant que cela peut l’être pour l’enfant.
Le but du film qui a reçu le Grand Prix du festival de l’Alpe d’Huez, c’est de déculpabiliser les mères. Lisa Azuelos confie : « quand on est maman, on culpabilise sans cesse, on a peur de ne jamais faire les choses correctement. Avec ce film, je veux leur dire que quoi qu’elles fassent, c’est bien ».
Léa Nicosia